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Excellence, Monsieur le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye,
Mesdames et Messieurs les représentants des institutions de la République,
Mesdames et Messieurs les représentants des partis politiques, des organisations de la société civile, des autorités religieuses et coutumières, des syndicats, du secteur privé, des milieux culturels et médiatiques, de notre jeunesse si dynamique, et de nos vaillantes femmes,
Chers compatriotes,
C’est avec humilité et un profond sens du devoir que je prends la parole en ce jour solennel, marqué par l’ouverture officielle du Dialogue national sur notre système politique.
Je tiens tout d’abord à exprimer ma sincère gratitude à Son Excellence, Monsieur le Président de la République, pour la confiance qu’il a bien voulu placer en ma modeste personne en me désignant Facilitateur Général de cet exercice démocratique d’une portée majeure. Je m’y engage avec loyauté, pleinement conscient de la mission exigeante qui m’est confiée, mais aussi fort de l’esprit d’ouverture, d’écoute et d’inclusion que le Chef de l’État a tenu à inscrire comme boussole de notre démarche.
Ce dialogue n’est pas un simple événement : c’est un moment de refondation, un jalon historique dans la trajectoire de notre nation plurielle et millénaire, riche de ses valeurs ancestrales de solidarité, de bienveillance mutuelle et d’ouverture. Il s’agit d’un espace sacré de parole et d’écoute, un creuset où toutes les sensibilités se rencontrent pour penser ensemble l’avenir de notre République.
Depuis la transmission des termes de référence provisoires, il y a un mois et demi, vous avez été nombreux à contribuer par vos analyses, suggestions et reformulations. Ce foisonnement d’idées a permis d’enrichir et de densifier le cadre initial. Les termes de référence qui ont été reformulés et stabilisés ne sont pas figés : ils servent de balises dynamiques, appelées à être rediscutées au sein des trois commissions de travail, qui structureront nos échanges autour d’axes clairs, cohérents et inclusifs.
Le Sénégal est un peuple de dialogue, cela est ancré dans notre ADN collectif. À chaque carrefour de son histoire, notre nation qui émerge des limbes d’une Afrique berceau de la civilisation et de la foi, a su puiser dans les ressources inestimables de la teranga, de la sagesse partagée et du respect des différences, pour ouvrir des voies d’apaisement, de progrès et de renouveau.
Aujourd’hui, nous sommes réunis pour corriger ce qui doit l’être, consolider ce qui fonctionne, et innover avec audace là où cela s’impose. Ce dialogue appelle au dépassement de soi, à la lucidité, à l’écoute active et à la construction collective d’un nouveau pacte démocratique.
Ce processus n’appartient à aucun camp, ni politique, ni social, ni institutionnel. Il est l’affaire de tous : majorité, opposition, société civile, syndicats, jeunesses, femmes, diaspora, confessions religieuses, autorités traditionnelles, acteurs culturels, médias, etc. Il vise un seul objectif : servir l’intérêt supérieur du peuple sénégalais.
Conformément aux objectifs définis, ce dialogue vise à :
·       Évaluer de manière lucide les forces et les faiblesses de notre système politique, les convergences structurelles et les désaccords circonstanciels ;
·       Formuler des réformes structurantes et prospectives en faveur d’une démocratie plus participative et plus sincère, et d’un État de droit plus robuste;
·       Renforcer considérablement la confiance des citoyens dans les institutions qui régissent et régulent le processus électoral.
En acceptant cette mission, je ne poursuis qu’un seul agenda : celui du Sénégal. Mon rôle sera de garantir avec l’appui des services étatiques, les modérateurs et les rapporteurs, un cadre de confiance, sécurisé, inclusif et respectueux, propice à l’expression libre de toutes les voix, dans la dignité et sans crainte d’exclusion.
Je remercie chaleureusement tout le cabinet du Président de la République, la Direction Générale des élections sous les directives de Mr Jean Baptiste Tine, Ministre de l’intérieur et le Ministère de la Communication et de la Transformation Numérique pour leur appui efficace et engagé depuis ma nomination. Je remercie également tous les acteurs politiques qui m’ont accueilli chaleureusement durant mes consultations avec un sens de l’écoute bienveillante et une véritable passion pour le Sénégal. Dans le même ordre d’idée, je rends hommage à toutes les autorités religieuses du pays qui ont béni ce dialogue et qui subliment tous les jours leur rôle de pilier de notre contrat social national et de notre vivre ensemble.
Je me réjouis d’avoir pu rencontrer et échanger avec les organisations de jeunes qui à Guédiawaye, mais également, les consultations régionales organisées dans les 14 régions du Sénégal, par la Plateforme des Acteurs Non Étatiques (PFAnE), à travers l’initiative DIISSO les SPACES de la twittosphère et surtout la plateforme JUBBANTI ont largement participé à ce dialogue.
Dans la même veine, d’autres organisations de la société civile se sont également fiévreusement mobilisées pour apporter leurs contributions en produisant des propositions sur toutes les questions que ce dialogue va aborder. Les initiatives de SURSAUT CITOYEN, du COSCE, de L’IPAR, du RESEAU SENEGALAIS DES THINK TANKS, du RAPPORT ALTERNATIF SUR L’AFRIQUE (RASA), de L’INITIATIVE MESURE, du Consortium Jeunesse Sénégal, du Forum Civil, et de beaucoup d’autres organisations rendent compte de la proactivité de la société civile et de son expertise. Les médias également n’ont pas été en reste.
Plusieurs principes fondamentaux guideront nos travaux :
1.     La transparence, afin que chaque étape soit intelligible et accessible à tous, y compris à nos concitoyens qui nous suivent avec espérance ;
2.     L’inclusion, car aucune voix, aucune sensibilité, aucun territoire ne doit être laissé en marge ;
3.     L’objectivité, pour que nos diagnostics soient fondés sur les faits, et non sur les postures ;
4.     L’engagement, car nous sommes ici non en tant que spectateurs, mais comme acteurs du changement.
Notre peuple nous observe. Il attend des résultats concrets :
·       Des institutions stables, crédibles et équilibrées ;
·       Un système électoral transparent, fiable et consensuel, qui inspire confiance à tous les acteurs ;
·       Un cadre démocratique renforcé, garantissant les libertés fondamentales dans le respect des règles ;
·       Un système politique tourné vers l’avenir, capable d’anticiper les transformations majeures induites par le numérique, l’intelligence artificielle et les mutations géopolitiques ;
·       Une gouvernance plus proche des citoyens, plus équitable, plus éthique, plus efficace.
Ce dialogue est un rendez-vous avec l’Histoire de notre pays, mais également de toute l’Afrique qui nous considère comme une locomotive démocratique historique et crédible. Ce que nous bâtirons ici et maintenant peut redessiner les contours de notre démocratie, lui insuffler un souffle nouveau, et refonder un pacte républicain fort, inclusif, résilient, capable de porter les aspirations de notre jeunesse et les rêves partagés de notre peuple.
Je vous invite, avec solennité et fraternité, à vous engager dans cet exercice avec sincérité, lucidité et un profond patriotisme. Nous ne réussirons que si chacun d’entre nous place l’intérêt supérieur de la Nation au-dessus de toute autre considération.
Que le Sénégal s’élève par la démocratie.
Que le peuple renoue avec la confiance dans ses institutions.
Et que notre République, une et indivisible, en sorte renforcée et plus grande.
Je vous remercie.