Durant des années, Ousmane Sonko a construit sa réputation sur une stratégie du mensonge et de la manipulation au moyen de discours populistes, d’accusations infondées, de déclaration grotesques et non factuelles et de promesses souvent déconnectées des réalités du pouvoir. Désormais aux commandes, les multiples contrevérités qui ont parsemé sa carrière d’opposant le rattrapent maintenant qu’il est aux affaires. L’heure est venue de confronter les multiples allégations d’un manipulateur compulsif, expert en délation et calomnie.
Des 94 milliards aux mille milliards : le mensonge comme idéologie politique
Ousmane Sonko a bâti une grande partie de son image sur des dénonciations calomnieuses sans preuve des prétendus milliards détournés par les dirigeants sénégalais, qu’il qualifiait de « prédateurs » et de « traîtres au peuple » qui mérite d’être « fusillé en public ». De Mamour Diallo a Amadou Ba en passant par tous ceux qui un jour ont constitué un obstacle à son évolution, Ousmane Sonko a toujours use de manipulation et d’accusation gratuite. Durant ses live, il n’a jamais cessé de pointer du doigt des figures de l’État, jurant de les traduire en justice une fois au pouvoir. Pourtant, depuis sa prise de fonction, aucune enquête sérieuse, ni poursuite judiciaire n’a été engagée sur la base de ces accusations tapageuses et manifestement fausses. Les grandes promesses de traquer les supposés détournements restent donc lettre morte, laissant planer le doute sur la véracité des accusations passées et sur la probité morale de celui qui les profère.
Des fausses promesses de réformes radicales aux illusions de développement économique
En tant qu’opposant, Ousmane Sonko avait promis de transformer radicalement l’économie sénégalaise en réduisant les impôts, en augmentant les salaires des fonctionnaires, en diminuant le coût de la vie et en donnant du travail aux multiples porteurs de bracelets. Pourtant, les réalités budgétaires sont têtues : ces promesses se révèlent intenables, et il semble désormais contraint de maintenir l’essentiel de la politique fiscale et économique mise en place par ses prédécesseurs. Alors que l’inflation demeure un défi majeur et que les contraintes budgétaires freinent toute réforme radicale, les promesses économiques phares d’Ousmane Sonko apparaissent pour ce qu’elles sont : des illusions habilement entretenues pour galvaniser une base électorale crédule.
La dénonciation de la « Françafrique » : entre slogans et réalités diplomatiques
Fustigeant régulièrement l’influence de la France au Sénégal, Ousmane Sonko s’était engagé à rompre avec la « Françafrique » et à revoir les accords bilatéraux. Cette rhétorique a résonné auprès de nombreux Sénégalais, lassés de la dépendance historique envers l’ancienne puissance coloniale. Mais depuis son accession au poste de Premier ministre, la rupture annoncée avec la France n’a pas eu lieu. La dépendance économique et sécuritaire envers Paris demeure une réalité incontournable, et Ousmane Sonko semble désormais prêt à coopérer avec des partenaires français, ce qui jette une lumière crue sur la démagogie de ses discours passés.
Le mythe du défenseur de la transparence : entre opacité et silence
Enfin, Sonko se présentait comme le chantre de la transparence, prônant une gouvernance irréprochable et accessible. Pourtant, depuis son arrivée au gouvernement, des décisions majeures restent prises sans consultation publique, et la communication autour des réformes se fait rare. Ce manque de transparence contraste avec les idéaux qu’il prétendait incarner, laissant les Sénégalais dans l’incertitude quant à la direction que prend leur pays sous sa gouvernance. En outre les scandale de l’Aser et de l’Onas sont venus déconstruire le mythe d’un Ousmane Sonko aux mains propres. L’implication présumée de ses proches (Abass Fall, Jean Michel Sene et Cheikh Tidiane Dieye) dans ses scandales retentissants prouvent qu’il est loin de l’image d’un fonctionnaire a la probité morale irréprochable. Pire, il a tenté de les blanchir lors de sa séance d’exorcisme du Dakar Arena, dénotant une volonté manifeste de les soustraire à la justice. Avec cette attitude de Mafioso de grand chemin, les Sénégalais sont désormais convaincus que le Pastef ne va pas rompre avec les détournements de deniers publics et la corruption endémique.
Les « mille milliards de bobards » d’Ousmane Sonko lui reviennent aujourd’hui comme un boomerang, exposant la distance qui sépare ses paroles d’opposant de ses actes de Premier ministre. Ce décalage, loin d’être anecdotique, soulève des questions sur la sincérité de sa démarche politique et sur les capacités réelles du duo Sonko-Diomaye à diriger le Sénégal. Un pays qui mérite des dirigeants sincères et constants dans leurs engagements, capables de transformer les discours en actions concrètes. Le 17 novembre prochain, le peuple sénégalais freinera, sans doute, les velléités hégémoniques d’un Premier ministre « aux mille milliards de bobards ».
Ndeye Amy Camara
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