cropped-LOGO-RP
Loading ...

Dans le contexte actuel, où le développement et la croissance économiques sont des objectifs prioritaires pour chaque nation, l’accès à une éducation de qualité s’impose comme un élément moteur indispensable. En effet, selon Droogleever Fortuijn (1988), l’éducation fonctionne au service de l’économie, de la politique, du secteur de la santé et de la sphère socio-culturelle.

Les notions liées à l’éducation sont multiples. Cependant, trois reviennent plus souvent dans la documentation spécialisée : la mise en valeur des ressources humaines, le stock de capital humain, et la diffusion du savoir ou le transfert de technologie (van Tilburg, 2002). D’abord, l’éducation comme valorisation des ressources humaines est une perspective qui considère l’éducation comme un outil permettant d’améliorer les compétences, les connaissances et la productivité des individus. En d’autres termes, l’éducation investit dans le potentiel humain, moteur essentiel de la croissance économique et du progrès sociétal. Ensuite, l’éducation comme accumulation de capital humain est une approche qui met l’accent sur l’éducation comme un investissement dans le « capital humain » d’une nation. Les personnes éduquées et compétentes sont considérées comme des ressources précieuses, contribuant au développement économique à long terme et à la prospérité d’une société. Enfin, l’éducation pour la diffusion du savoir et le transfert de technologie est une perspective qui souligne le rôle de l’éducation dans la transmission et l’acquisition des connaissances et des technologies. En effet, elle permet aux individus et aux sociétés de s’adapter aux évolutions du monde, d’adopter de nouvelles innovations et de stimuler le progrès.

Repenser l’éducation pour une nouvelle ère : la quête de l’avancement scientifique et technologique de la France d’après-guerre

La fin désastreuse de la guerre franco-prussienne(guerre franco-allemande) avec la défaite de la France en 1871 a déclenché une introspection profonde et collective de la société française sous Napoléon III. “Le débat portait notamment sur la faillite des élites face aux besoins moraux du peuple et à la conduite de l’État” (Grelon, 1989, p. 65). La société française, meurtrie, s’est interrogée sur les causes de ce désastre face aux Allemands. Il était donc question de trouver des solutions pour panser les plaies et se relever. Par conséquent, au cœur de cette réflexion, le système éducatif a cristallisé les regards. Il apparaissait comme un pilier crucial à réformer pour façonner un avenir plus radieux, étant considéré comme obsolète et inadapté aux défis de l’époque. Dès lors, l’objectif était de doter la France d’un système éducatif moderne et performant, capable de répondre aux différents besoins d’une société en pleine mutation. Comme le souligne Grelon, “il fallait constituer une nouvelle élite, capable de répondre aux défis qui se posaient au pays pour refaire de la France une nation riche, prospère et conquérante, un État capable de rivaliser avec son puissant voisin de l’Est”.

Parmi les axes majeurs, figurait la formation d’un grand nombre d’experts orientés vers les sciences et techniques afin de stimuler le développement scientifique et le processus industriel.

Projet de réforme de l’enseignement supérieur sénégalais sous Macky Sall

L’ex-président du Sénégal  Macky Sall, dans son Programme Sénégal émergent (PSE), avait une réforme phare intitulée “Alignement de l’enseignement supérieur avec les besoins de l’économie”. Ce document soulignait que le diagnostic avait révélé un déséquilibre et une forte absence de corrélation entre le mix éducatif de l’enseignement supérieur et les besoins de l’économie. Ainsi, l’objectif dans le cadre du PSE était “de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes, fournir aux entreprises les compétences dont elles ont besoin, et améliorer l’employabilité des diplômés de l’enseignement supérieur.” Il était clairement établi que “la réussite de ce nouveau modèle économique est tributaire de la réforme du système éducatif et du système de formation, notamment de leur contenu.”

Malheureusement, les ministres nommés par Macky Sall n’ont pas réussi à mettre en œuvre cette mesure du PSE. Parmi eux, seul le Professeur Mary Teuw Niane, actuel directeur de cabinet du président Bassirou Diomaye Faye, a concrétisé d’importantes réformes et progressions dans l’enseignement supérieur sénégalais. Néanmoins, de nombreux projets qu’il avait envisagés n’ont pas encore été réalisés, en raison de son remplacement en avril 2019.

Projet de réforme de l’enseignement supérieur sénégalais sous Bassirou Diomaye Faye

Élu dès le premier tour de la présidentielle du 24 mars, Diomaye Faye a inclus une réforme du système éducatif sénégalais dans son programme, au niveau de l’axe 3 intitulé “Capital humain et qualité de vie”. L’objectif est d’avoir “une éducation de masse, de qualité, accessible, performante et en parfaite adéquation avec le monde du travail”.

En résumé, il s’agit d’élaborer une politique nationale d’enseignement supérieur avec une stratégie et des plans concentrés sur la refonte des programmes en fonction des besoins. « Nous redéfinirons le portefeuille de formation dans les universités publiques en partant des besoins des secteurs primaire (agriculture, élevage, pêche) et secondaire (industrie). Les enseignements portant sur le secteur tertiaire seront repensés en mettant l’accent sur le digital, les nouvelles technologies, l’entreprenariat, le leadership, etc.” Diomaye compte encourager “les universités à collaborer avec les industries pour développer des programmes d’études adaptés, en impliquant le secteur privé dans l’élaboration des curricula pour répondre aux besoins du marché de l’emploi”.