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Crise des mots et crise de la pensée. Il n’est sans doute pas hasardeux de parier sur le fait que l’écrasante majorité des Sénégalais auraient mis en évidence ces deux termes pour décrire l’état de contre-performance de nos médias (télévisions et radios).

Bien évidemment, les premiers responsables de ce naufrage médiatique sont les journalistes et les animateurs. A ceux-là viennent s’ajouter les pires espèces qui se font pompeusement appeler chroniqueurs.

Sur les plateaux de télévision en particulier, on aurait aimé avoir des intelligences avec des capacités de réflexion critique pour déconstruire les discours controuvés, recentrer les débats sur l’essentiel et éclairer les horizons y compris au moyen de concepts forts et disants. En lieu et place, nous avons généralement des jocrisses.

Médias en crise parce que crise des mots. Ce sont eux qui définissent le sens que nous donnons à nos perspectives et qui nous permettent de les construire ensemble. Comment élaborer une parole pertinente qui s’inscrive dans la dynamique de construction de notre pays, de notre nation, de notre société, à l’aune des contextes changeants et des enjeux à venir ? Les intervenants sur les plateaux devraient méditer cette interrogation.

Les médias ne sont pas des cours de récréation où les béotiens qui se prennent pour des savants doivent rivaliser de crétinisme, colporter des rumeurs et déverser leurs états d’âme. Ils sont une affaire trop sérieuse pour être occupé par des défaillants intellectuels dont le seul souci tient à la promotion de leur personnalité tout aussi… défaillante. Comment journalistes, animateurs, et, singulièrement, nos chroniqueurs spécialistes et tout, pourraient-ils se soigner et guérir de cette maladie de l’esprit alors même que ce qui doit fonder leur capacité à penser notre trajectoire – le sens des mots – est affaiblie ?

Contre les causeries de borne fontaine, nos télévisions en particulier gagneraient à «réinventer» la critique comme possibilité d’ébranler les discours convenus et les idées reçues. Bien évidemment, cela devra nécessairement passer par une nouvelle réflexion sur leurs rapports aux compétences et à ceux qui ont autorité à dire. C’est un enjeu fondamental pour produire une pensée dynamique et critique dans la perspective d’un Sénégal qui nourrit l’ambition légitime de se hisser au sommet des pays les plus développés. Sirius221.com