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Extrait d’une précise relecture du temps.

Par Issa Thioro Gueye

A tort, ils définissent l’Afrique, comme étant un ventre, le ventre mou du commerce mondial. 
Qu’on ne s’y trompe pas : la théorie sur la société de consommation, telle que conçue par l’Occident, est une duplicité. Elle voudrait qu’on se nourrisse de sentiments d’urgence et qu’on soit friand de sensibleries et de sensationnalisme. Il suffit de voir comment le non-alignement, pourtant annoncé mort avec la prédominance de la pensée unique et la tyrannie du marché, a survécu à la chute du mur de Berlin. Il suffit aussi d’accepter volontiers que le non-alignement se soit réveillé et qu’il soit complètement revigoré aussi bien par l’axe des tenants de l’antiaméricanisme que sont principalement l’Iran et le Venezuela que par la nouvelle Afrique qui ne souhaite plus consommer tout ce qu’on lui sert sur le plat… 
Qu’on ne s’y trompe pas enfin : la théorie sur la société de consommation a réveillé l’anticonformisme. Une terminologie stéréotypée pour découvrir ce que les autres dissimulaient ou fomentaient sur la route de l’émergence.
Or, en est apparue une version nouvelle, plus active, plus activiste qui n’interdit ni l’originalité ni la responsabilité encore moins la liberté de comprendre avant d’entreprendre qui est le corollaire de la société du savoir à promouvoir et à instituer définitivement. 
Ce non-alignement se dessine plutôt dans la capacité à contourner le terrain mouvant du marché et la capacité à faire des propositions de réorientation dans la perspective d’un nouvel esprit de partenariat pour le développement. Comme en atteste la position de rupture adoptée par le président Wade au sommet Europe-Afrique tenu à Lisbonne en déc. 2007 : « c’est une question de survie pour nos peuples et nos économies, déjà très éprouvées par les subventions agricoles pratiquées par les pays industrialisés, à hauteur de 1 milliard de dollars par jour, et qui jettent, par exemple, les 12 à 15 millions de producteurs de coton dans la misère. Alors évitons-leur le coup de massue !
Cette position grandeur nature indique un double sens : à propos de l’impertinence des APE pour exprimer le malaise qu’ont les Africains de se passer des tarifs douaniers, représentant un pan énorme de leur si faible budget et au sujet de la pertinence des APD pour nourrir de réelles espérances de survie dans un monde où l’on ne se fait guère de cadeaux sur l’autel des préférences commerciales et des gains que celles-ci procurent. Tout comme la plupart des pays africains parmi lesquels le géant sud-africain, Dakar n’a donc pas signé. Et c’est à juste raison que le Sénégal n’a pas paraphé ce qui est imposé par l’Europe pour l’établissement d’un marché libre qui, à terme, devra assister à la belle mort de la poussive industrie africaine.
En publiant dans la presse du 16 nov. 2007 un article intitulé ‘Europe-Afrique : la coopération en panne’, en prélude au sommet Europe-Afrique de Lisbonne du 6 déc. 2007, Wade a fait face à l’histoire sélective.

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