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« Le Retour » sur scène après trois années d’absence dues à une lésion de la corde vocale. Le concert a été un rendez-vous émotionnel où la voix de la « Voix d’or » a été la seule vedette, malgré quelques importuns couacs. Elle est excitée comme une puce. Elle était déjà là à 21h, comme annoncé sur le carton d’invitation pour l’heure de démarrage. Elle s’est invitée au carré des journalistes en tentant de ne crier gare, mais sa scintillante et affriolante robe en bustier verte l’éloignait du champ de la discrétion. Dianké Sarr tenait à se soustraire des tâches du Club Gawlo (fan’s club) dont elle est membre, « qui dérangeraient sa tenue et sa concentration sur cet événement inédit ». Elle voulait une vue imprenable, et restait class « cette fois ». Mais sa passion pour Coumba la rendait nerveuse à lui donner l’énergie de ces tâches-là.

Son anxiété est d’autant plus exacerbée par l’absence du public. Seuls les carrés Vip, à 23h passées, et une poignée de journalistes, étaient présents. Encore que certaines « personnalités » s’impatientaient et prenaient congé de la fête. Mais, ce n’était pas suffisant pour détourner « La Goréenne de Coumba Gawlo » de son obsession. « Pour vous dire combien ce rendez-vous est important pour moi, sachez que j’ai cédé mon tour de cette nuit à ma coépouse. J’ai demandé à mon mari de passer la nuit chez sa deuxième femme pour que je puisse jouir au maximum de ces retrouvailles », confie celle qui a donné le nom de sa dernière fille à Coumba Gawlo, pendant que la chanteuse-compositrice était à l’étranger pour soigner la lésion de sa corde vocale gauche qui l’a éloignée de la scène musicale depuis trois années.

La voix est restée seule vedette 

Elle reste focus, au point de ne prêter quelque attention aux fâcheuses défaillances techniques et aux cris intempestifs des animateurs venus après minuit. Ces derniers agacent plus qu’ils ne doivent tenir en haleine les présents et attendre que les rangs du public grossissent. Elle ne se détend un peu mieux qu’à la performance stupéfiante de Rema, Aïcha et Maa Naar Seck.

Ces trois jeunes filles ont été simplement superbes en musique. En a capella intégral, elles ont fendu avec un charme majeur la quiète obscurité de la nuit. Avec des reprises de tubes de Coumba Gawlo (« Yoomale », « Miniyamba », « Djessi »), qui mettent en évidence la voix, elles ont merveilleusement surpris de leur puissance, maîtrise et justesse des envolées. Maa Naar, fille du chanteur Thiat Seck de Guédiawaye, a singulièrement ravi en titillant en grande aise le contralto.

À leur suite, une autre voix, très grande et notoire celle-là, va charrier les émotions. Kiné Lam, toujours aussi élégante, les scintillants bijoux en or qui subliment son boubou blanc, entonne comme un chant guerrier. Encore en a capella, seulement interrompu par moments par de stridents cris et de chaleureuses ovations du public, la lead vocale de l’orchestre « Kaggu » honore la résilience et la ténacité de Coumba Gawlo. Elle lui improvise un hymne comme pour Jeanne d’Arc. Une heureuse suite qui a l’heur de susciter la joie de la mère de Coumba Gawlo, apparemment emplie de fierté et de ravissement. C’était décidément un sympathique et enivrant concert de voix, et le tout dernier acte intéressant avant l’arrivée de la « Voix d’or ». Dianké suit le spectacle, toute joyeuse, mais encore impatiente de l’arrivée de sa star. Une entrée qui la rapprochera très près de la scène et … des « vaps ».Mamadou Oumar KAMARA 

La voix de la reine au chapitre 

Son entrée est féérique. Son chant, jamais autant rassurant et attendu. Sa voix, plus que jamais admirée et conquérante. En près de deux heures de spectacle, Coumba Gawlo Seck a reconquis la scène pour marquer la renaissance de la reine. 

Les premières paroles étaient attendues. Le retour était épié, escompté. Même Youssou Ndour y mettait de son épice, en début de soirée. Sur sa page Facebook, la star mondiale publie : « Coumba Gawlo Seck, on t’a attendue et tu es de retour. Ta présence, tes mélodies et ta voix Gawlo nous manquaient tellement. Si j’étais à Dakar, « Keen douma fa Djitou » (J’y serai en premier) ». Le sentiment était général, et pas que partagé par les fans. L’ébullition est, somme toute, compréhensible quand Coumba Gawlo Seck apparaît à la fête de la droite des coulisses, trônant sur un véhicule qui roule au pas. Il est 2 heures et quinze minutes. Elle est haut perchée, se découvre dans une robe blanche aux contours carnavalesques, des ailes de chérubin s’ouvrant derrière elle. Telle cette étoile qui se perd dans l’univers, pour réapparaître dans la lumière d’un ange. Elle est majestueuse devant son piano, sa voix ondulant à merveille avec les nappes de clavier.

Sa voix, justement ! Les premières paroles sont empreintes de pureté et d’émotion, au point de provoquer pleurs et liesse chez la majorité du public. Dianké ne sait plus tenir. Elle court et va s’approcher de sa vedette. La voix de Coumba Gawlo, qui hier enjaillait et aujourd’hui rassure, électrise la foule. Elle happe tellement les fantasmes et attentions qu’un incident qui a failli être terrible passe presque inattendu. Les fumigènes autour du piano se sont exagérément enflammés et ont fait déclarer un feu. Pendant que deux techniciens s’activent à l’éteindre, Coumba Gawlo reste sereine dans sa mélopée à laquelle s’accrochent avec hypnose les fans.

Les flammes sont vite maîtrisées, la furie des fans beaucoup moins. Coumba Gawlo joue à merveille sur les airs de son mythique « Miniyamba ». Toujours prudente avec les décibels. L’intro est fabuleuse. Mais, en ce moment, certains discutent pudiquement de sa convalescence. Le tempo demeure lent au morceau suivant. « Tekk gui » est haut de sens. Elle avait sorti ce single aux premières heures de sa convalescence, juste au retour de son traitement à l’étranger. Bien à propos, c’est un titre consacré à la renaissance et pour louer Dieu.

Communion avec ses fans 

Coumba Gawlo enchaine, toujours jouant de son piano, par une interprétation de « Taajaboon », le célèbre tube de Ismaël Lô. Sa signature vocale est là, mais la puissance est encore ménagée. Elle déroule telle une reine. Juste à la fin de ce morceau, il pleut une averse. Ce qui aurait été d’un mauvais goût en Bretagne est accueilli comme une bonne nouvelle, un miracle. Dianké réapparaît tout excitée, exulte à souhait, et re-disparaît comme elle était revenue. Le prochain titre, « Way rek moma war », achève de rassurer quant au sens des paroles. La reine Gawlo est claire : elle ne cessera jamais, jusqu’à la mort, d’affirmer son héritage de cantatrice. Un long intermède va ensuite lui permettre de souffler et de se changer. Comme si elle avait mangé du lion dans les coulisses, Coumba Gawlo revient mieux dans son élément et entonne « Miniyamba ». Cette partie achève de rassurer sur sa santé vocale. La vedette y reprend son habitude de taquiner la saturation des décibels, et met en furie ses fans. Ce cri de quelques secondes presqu’interminables ravit au plus haut point ses férus. C’était même un petit cran en dessus de la voir chanter sur scène avec un Baaba Maal inusable et toujours généreux avec la scène, et avec un Pape Diouf exaltant et « admiratif devant (sa) grande sœur modèle ».

Au fur des minutes et à la mesure des notes, Coumba Gawlo va retrouver tout son allant et reconquérir toute « sa » scène. Dans une sympathique communion avec ses fans, comme insufflée par cette passion qui la consume depuis près de quarante ans. Cette lésion de la corde vocale n’a pu l’assommer qu’un peu moins de trois années. Mais un peu plus de deux heures de show ont suffi pour prouver sa posture impériale de chanteuse, et son obstination à faire briller tel le flambeau olympique sa voix. La voix de la reine. De quoi faire le bonheur de Dianké Sarr qui s’est débarrassée de ses effets et de sa lucidité depuis l’arrivée de sa star.M.O. KAMARA

ASSANE NDIAYE SWINGUE ENTRE GAMME ORIENTALE ET MODERNE