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Plus de 1300 femmes tuées chaque année : Les ravages du cancer du col de l’utérus

https://lequotidien.sn Si le cancer est un sérieux problème de santé publique, celui du col de l’utérus est toujours prégnant, en dépit des efforts consentis, notamment la gratuité de la chimiothérapie, la vaccination et autres. Le Sénégal a fixé l’horizon 2035 pour son élimination. Le cancer du col de l’utérus est un véritable problème de santé publique au Sénégal. Et les chiffres donnent le tournis : chaque année, ce sont plus de 1800 femmes qui sont atteintes de cette maladie et plus de 1300 en décèdent. Terrible ! «Aujourd’hui, nous avons 1937 cas de cancer du col de l’utérus pour 1312 décès», précise avec plus de détails Pr Omar Gassama. Selon l’enseignant à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le papillomavirus, vecteur de cette maladie, «est composé de plus de 200 génétiques qui sont impliquées dans plusieurs types de cancer (voix, ganglions…) dont le plus connu de ces cancers est le cancer du col de l’utérus». A l’en croire, les plus incriminés sont les papillomavirus à haut risque, notamment le papillomavirus 16, 18, 31, 33, 35, 45, 51, 52 et 68. «Ce sont ces papillomavirus, poursuit-il, qui sont responsables du cancer du col et de presque tous les cancers. Mais, ce sont les papillomavirus 16 et 18 qu’on retrouve dans plus de 70% des cas de cancer.» Au niveau national et tous cancers confondus, il y a environ 8000 décès par an au Sénégal.Cependant, il faut savoir qu’on peut prévenir le cancer du col. Et en guérir aussi ? Comment ? «En vaccinant d’abord des filles entre 9 et 14 ans et en faisant le dépistage et le traitement correct des lésions précancéreuses», rassure-t-il. Les femmes qui ont le cancer du col utérin, qui va se manifester par des saignements après des rapports sexuels, des douleurs pelviennes à un stade avancé, des pertes liquidiennes, doivent bénéficier de radiothérapie, de chimiothérapie, mais également de soins palliatifs d’ici l’horizon 2035. Au-delà de la vaccination des filles, il y a aussi le dépistage des femmes par le test viral Hpv.

 «Si le test n’est pas disponible, il faut recourir aux méthodes visuelles telles que l’inspection visuelle après application d’acide acétique ou le frottis», indique-t-il.

Ces informations ont été dévoilées lors du 2ème Congrès national de la Société sénégalaise de colposcopie et de pathologie liée au papillomavirus. Il a coïncidé avec le 1er Congrès international organisé à Dakar, sous le thème : «Sur la route de l’élimination du cancer du col de l’utérus.» Une démarche appréciée par le gouvernement. «Le ministère de la Santé et de l’action sociale épouse la stratégie d’élimination du cancer du col de l’utérus d’ici 2030, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (Oms)», déclare Dr Malick Hann, chef de la Division de lutte contre les maladies non transmissibles au sein du ministère de la Santé et de l’action sociale. Il a procédé à l’ouverture de ce congrès qui a réuni d’éminents professeurs du Sénégal et de la diaspora qui vont échanger sur les pathologies du papillomavirus dont les conclusions serviront à renforcer les stratégies de lutte. Pour atteindre les cibles de la stratégie, la vaccination contre le Hpv est introduite dans le cadre du Pev depuis le 31 octobre 2018. «En plus de cela, les dépistages et traitements des lésions précancéreuses sont mis en place environ dans 70 structures sanitaires», ajoute Dr Hann. Pour atteindre cet objectif ultime d’éliminer le cancer du col de l’utérus, les sages-femmes ont un rôle important à jouer. «Nous devons les intégrer dans les soins. Faire en sorte que la patiente soit au cœur de nos interventions. Nous sommes sûrs qu’avec l’intervention des sages-femmes, sous la supervision des gynécologues, nous pouvons atteindre ces résultats», dit-il. Pr Jean-Charles Moreau trouve aussi vitale l’intégration des sages-femmes en leur apprenant les techniques. Comme le frottis détecte, la colposcopie localise et la biopsie confirme. En plus des gynécologues et sages-femmes, il ne faut pas négliger l’apport du secteur communautaire dans la sensibilisation portant la vaccination et le dépistage des lésions précancéreuses. En attendant, l’horizon 2030, visé par la Société sénégalaise de colposcopie et de pathologie liée au papillomavirus pour éliminer le cancer du col de l’utérus, est si proche et aussi si lointain. Par Justin GOMIS – justin@leqotidien.sn