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5e CONGRÈS DU SATES -CSA -AQUATECH – SDE : Haro sur les ‘’déficits’’ de Sen’Eau

https://www.enqueteplus.com Le Syndicat autonome des travailleurs des eaux du Sénégal a tenu son 5e Congrès pour tirer le bilan des actions des années passées et poser de nouveaux jalons. Une occasion pour discuter de la gestion du secteur, des mauvaises options de l’État et des difficultés que rencontre la Sen’Eau. Les travailleurs du domaine de l’hydraulique se sont réunis, samedi dernier, pour tenir leur 5e Congrès. Présent à la rencontre, Ibrahima Dièye, représentant du secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal, a fulminé contre le fait de confier l’exploitation de l’eau à des sociétés étrangères au détriment du privé national. « Les instruments pour son exploitation ont été mis en place et créés avec les deniers publics des Sénégalais. Et parmi ceux qui exploitent, 99 % des gens qui font le travail sont des Sénégalais », déplore le syndicaliste. Ibrahima Dièye de renchérir : « Si les techniciens, tous ceux qui sont dans le circuit de l’exploitation sont des Sénégalais, a-t-on vraiment besoin de partager avec d’autres qui ne font qu’assister et dont les bureaux sont vides de dossiers, parce qu’il n’y a rien à faire ? Pratiquement tout le travail étant fait par la chaîne assurée par des nationaux ? » Dès lors, Ibrahima Dièye voudrait que les générations actuelles n’acceptent plus que cette exploitation puisse continuer, car, d’après lui, il y a des défaillances dans la gestion. « On nous dit qu’il y a un déficit. Non pas de millions, non pas de centaines de millions, mais des milliards. Et maintenant, même en dizaines de milliards. Quand on vous confie une société pour sa gestion et son exploitation, quand vous êtes à trois années successives de déficit, le bon sens aurait été véritablement de se démettre ou d’être démis », dit-il. Préoccupé par la situation qui prévaut à Sen’Eau, il révèle : « Nous savons qu’il y a beaucoup de fournisseurs qui ne sont pas payés. Mais quels fournisseurs ? Ce ne sont pas les seuls fournisseurs. Si on catégorise et on privilégie des fournisseurs, c’est-à-dire, quelque part, il faut se poser des questions. Le Sénégal a besoin de ses ressources. L’eau est une ressource. Son exploitation permet au Sénégal d’avoir d’autres ressources », soutient le membre du CSA, qui souligne que les retombées financières peuvent être réinvesties pour permettre que l’eau soit accessible à tous.

Le combat pour la revalorisation des salaires

En outre, la rencontre du Syndicat autonome des travailleurs des eaux du Sénégal avait pour but de faire l’état des lieux et de dégager les perspectives. « Le 5e Congrès du Sates est un Congrès statutaire. C’est-à-dire que tous les quatre ans, le syndicat doit être renouvelé. On fait un bilan des étapes passées. On fait des résolutions qui nous permettent de prendre conscience des résultats obtenus. Évaluer et maintenant tracer de nouveaux jalons. Parce que dans les organisations démocratiques, ou on s’arc-boute ou bien, quand on donne des leçons aux politiques de faire un mandat ou deux, nous devons nous l’appliquer », a déclaré Élimane Diouf, Secrétaire général du Sates, qui voit son mandat tirer à sa fin et qui va céder la place aux jeunes. Mais avant, il souligne qu’ils ont le challenge de renouveler à la fois les instances et de tirer des leçons du mandat écoulé. « Ce qui a marché, nous savons. Ce qui n’a pas marché, on regardera maintenant comment améliorer par rapport au vécu des travailleurs. C’est ça l’objet d’un congrès statutaire de l’organisation. Nous avons connu aujourd’hui une évolution importante de notre organisation. Parce que, avant 2019, on était Sates SDE. Avec la réforme de 2020, nous sommes à la Sen’Eau majoritairement, mais nous sommes aussi à la SDE. Nous avons tout récemment accueilli des camarades de Séo ». Il ajoute : « Il y a aussi les camarades d’Aquatech qui sont dans la région de Thiès et de Diourbel. Donc, ces quatre entreprises affiliées à notre syndicat de base donnent encore plus de chantiers à accompagner. » S’agissant du bilan, il a rappelé que dans les années 2017, 2018 et 2019, ils ont mené de grands combats. ‘’Il s’agissait de réussir à imposer à l’État une augmentation de notre part dans le capital de diversification. Nous avons obtenu un représentant des travailleurs issu de l’administration », se félicite le patron du Sates qui y voit une véritable avancée. Il s’y ajoute les autres progrès qui ont trait aux avancements annuels des travailleurs, l’augmentation de certaines primes et la création de la prime de responsabilité. En 2022, il rappelle qu’il y a eu une grève générale qui avait pour objet de faire en sorte que les préoccupations des travailleurs soient prises en compte. « Dans le mémorandum de 2019 issu de la réforme, il était retenu de discuter d’une amélioration considérable des rémunérations à hauteur de 40 % avec le nouveau fermier qui devait prendre le relais, Sen’Eau. C’est ce combat-là qu’on a mené en 2022 sur lequel nous sommes toujours en bataille avec la Direction générale de Sen’Eau. Nous devions entamer de nouvelles négociations. Nous allons continuer à nous battre pour que les travailleurs connaissent une meilleure amélioration ».MOUHAMADOU RASSOUL KANE