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La BADEA accorde un financement de 39 milliards FCFA pour l’autoroute Dakar-Saint Louis

https://www.sikafinance.com Le projet de construction de l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint-Louis va recevoir un appui financier de 65 millions de dollars, soit 39,3 milliards FCFA, de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique. La convention de financement a été signé le 15 janvier dernier entre l’institution de financement et le ministère sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération. Longue de 200 km et d’un coût de 800 millions de dollars (483 milliards FCFA), l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint-Louis est un axe routier stratégique qui va permettre de désenclaver de vastes zones rizicoles situées dans la partie septentrionale du pays, de faciliter l’acheminement rapide des produits halieutiques et jouer un rôle majeur dans le développement économique et touristique le long de la grande côte Dakar-Saint-Louis. Le projet va consister concrètement en la construction d’une autoroute 2×2 voies, extensibles en 2×3 voies à terme, à la réalisation de réalisation de 8 échangeurs et de 113 passages piétons, à la construction de 50 km de routes secondaires et 8 km de routes intérieures avec éclairage public solaire. On rappelle que ce projet a déjà bénéficié d’un financement de l’Arabie de Saoudite à travers son Fonds pour le développement.

Mamadou Moustapha Ba, Ministre des Finances et du Budget : «Le cadre actuel de gestion des finances publiques permet une bonne programmation des ressources et leur exécution

En acceptant de se confier sans détours à Regards Magazine, Mamadou Moustapha Ba, le Ministre des Finances et du Budget se dévoile. A travers cet entretien vérité, l’argentier de l’État affirme que le taux d’endettement du Sénégal se situe actuellement à 68% du PIB 2022, pour un plafond fixé à 70%. Toutefois, l’Etat du Sénégal, sous le leadership du Président Macky SALL et avec le concours des partenaires techniques et financiers, s’attèle de manière résolue à ramener le ratio d’endettement actuel à ses niveaux historiques d’avant crise. La trajectoire d’endettement devrait s’inscrire dans une dynamique de baisse continue dès 2024. Droit dans ses bottes, Mamadou Moustapha Ba, descendant direct de Maba Diakhou BA, déclare n’avoir d’autre ambition que de servir le Sénégal et de mériter la confiance dont le chef de l’Etat a bien voulu l’honorer.

Regards : Monsieur le Ministre des Finances et du Budget, qui est Mamadou Moustapha Ba ?

Mamadou Moustapha Ba :  Tout d’abord, permettez-moi de m’incliner devant la mémoire des 41 personnes décédées il y’a quelques jours, suite au tragique accident routier survenu à Sikilo, dans le département de Kaffrine. Je présente mes condoléances attristées à leurs familles, mais aussi à la nation sénégalaise tout entière car ce drame nous touche tous. Aux 99 personnes blessées recensées, j’adresse mes vœux de prompt rétablissement. Pour en venir maintenant à votre question, vous conviendrez avec moi qu’il est très difficile de parler de soi. Mais pour ne pas me soustraire à l’exercice, je dirais en résumé que Mamadou Moustapha BA est un Sénégalais bon teint, un mari et un père de famille, un pur produit de l’école sénégalaise, un fonctionnaire ayant consacré toute sa carrière au service de l’État.

De Nioro, au cœur du Saloum, à l’immeuble Peytavin, que de chemins parcourus par l’enfant du Rip ! Quels en furent les étapes et temps forts ?

Je suis effectivement natif de Nioro-du-Rip, dans la région de Kaolack, où j’ai grandi. J’ai étudié respectivement à BantankountouMaoundé (département de Kolda) et à Mbour, avant d’intégrer le Prytanée militaire de Saint-Louis. Après le bac, j’ai rejoint l’Ecole Nationale d’Economie Appliquée (ENEA) d’où je suis sorti avec le diplôme d’Ingénieur des travaux de planification en 1991. J’ai également poursuivi des études de troisième cycle en Belgique, d’où je suis revenu avec un Diplôme de Politique de Développement ainsi qu’un Master en Gestion et Administration Publiques, obtenus respectivement en 1998 et 1999. Avant cela, j’ai intégré le Ministère de l’Economie et des Finances en 1992. J’ai été, tour à tour, Chargé de programmes à la Direction de la Coopération Économique et Financière, la DCEF, de 1992 à 2000, puis Chef du Bureau Primaire dans cette même Direction entre 2001 et 2006. En 2007, j’ai été nommé Directeur-Adjoint de la DCEF, poste que j’ai occupé jusqu’en 2012, avant de passer Directeur. Je suis donc un vrai produit de la DCEF, dont j’ai gravi les échelons de la base au sommet. C’est un service qui m’a beaucoup marqué car, pour peu que l’on accepte de s’investir pleinement dans le travail, il permet d’acquérir une expertise pointue sur les finances publiques, une connaissance transversale des politiques sectorielles de l’État mais aussi une parfaite maîtrise des relations avec les partenaires techniques et financiers. C’est en tant que Directeur de la DCEF que j’ai eu l’honneur de participer à l’élaboration et la mise en œuvre du Plan Sénégal Émergent, le PSE qui constitue le référentiel des politiques publiques du Sénégal pour la période 2014-2035. Vous me permettrez de saisir l’occasion pour rendre hommage à la mémoire de mon ami, mon compagnon avec qui je formais un tandem bien connu, feu Pierre Ndiaye, à l’époque Directeur de la Prévision et des études économiques, avec qui j’ai beaucoup travaillé sur le PSE, et qui a été arraché à notre affection cela fait deux ans maintenant. En 2014, j’ai été nommé Directeur général des Finances. Puis, en avril 2017, avec la réforme des structures du Ministère des Finances visant l’efficience et la performance dans le sillage des directives de l’UEMOA, la DGF s’est muée en Direction générale du Budget. J’ai dirigé la DGB jusqu’en septembre 2022 avant ma nomination comme Ministre des Finances et du Budget.

Le Saloum est réputé terre de refus, de résistance et d’érudition, mais aussi d’excellence qui a vu naitre Maba Diakhou BA, Baye Niasse, Ibrahima Seydou Ndaw, Valdiodio Ndiaye, Babacar BA, Moustapha Niasse et Mamadou Lamine Loum entre autres, vous reconnaissez vous en l’un d’entre eux ?

Je suis moi-même un descendant de Maba Diakhou BA, dont je suis naturellement fier au regard de son parcours, de son histoire et des valeurs cardinales qu’il a portées. Pour autant, je me reconnais aussi en chacune des personnalités que vous avez citées, de même que dans tous les autres dignes filles et fils du Sénégal qui, par leur action, ont contribué à bâtir la nation que nous avons réussi à devenir.

A quoi tient votre rapport si fort à l’Etat, alors que vos talents pouvait vous mener vers les affaires ou vers une carrière internationale ?

Ce rapport tient, je crois, à la vocation que je me suis choisi, à bas âge, qui est celle de servir mon pays. Mon passage au Prytanée Militaire a sans doute ancré et renforcé ce sentiment. Même si je n’ai pas choisi la voie militaire, je me considère jusqu’à présent comme un soldat. Que ce soit dans une tranchée, fusil à la main, ou dans un bureau, ou dans une salle de classe, ou sur un chantier, tout agent de l’État est un soldat dans la bataille pour le développement économique, le progrès social, l’enrichissement culturel, le bien-être de nos concitoyens.

Au cours de votre expérience de plusieurs décennies dans la haute administration publique, quels expériences et enseignements en avez-vous tiré sur les hommes qui l’animent ?

Il y a beaucoup de bonnes choses à dire sur les hommes qu’il m’a été donné de côtoyer pendant plus de trente ans de service au sein de l’Administration. Mais j’aimerais insister sur au moins deux choses. La première qui me vient à l’esprit c’est le grand professionnalisme, le haut degré d’expertise et, surtout, le dévouement qui caractérisent les femmes et les hommes qui animent l’Administration sénégalaise. La seconde est l’importance des valeurs comme la patience, la tolérance et le sens du dépassement de soi, comme des facteurs de succès dans la conduite des affaires de l’Etat.

Vos rapports avec les politiques ?

Ce sont des rapports très sains, faits de respect mutuel, de courtoisie et de loyauté. Et j’oserais même rajouter : quel que soit le bord où ils se trouvent. Bien entendu, ma loyauté et mon engagement pour le Président Macky SALL sont sans bornes, mais je m’honore également d’entretenir des relations cordiales et mutuellement respectueuses avec les membres de l’opposition que j’ai l’occasion de croiser dans le cadre de mon travail, notamment lors des travaux parlementaires sur les lois de finances.

Ministre des finances et du budget, vous faites la quasi unanimité sur votre compétence technique, votre expertise et votre talent de persuasion, selon vous, à quoi attribuez-vous ces qualités managériales ?

C’est là une appréciation bien flatteuse pour ma modeste personne. Mais je crois pouvoir dire que j’ai été forgé par une éducation familiale qui m’a transmis des valeurs fortes, une école qui m’a donné une excellente formation et j’ai eu la chance de côtoyer, tout au long de mon parcours, de grands cadres qui m’ont formé et inspiré.

Seriez-vous une illustration de l’excellence de l’école et de la formation supérieure sénégalaises, qui ont produit entre autres Babacar Ba, Mamadou Lamine Loum et Abdoulaye Diop, vos illustres prédécesseurs ?

Je ne prétends pas être un modèle mais je peux témoigner que notre système éducatif est capable de produire d’excellents cadres. L’ENEA, pour prendre un exemple que je connais, a notamment cette particularité de combiner une formation théorique très solide à une expérimentation du terrain très poussée. Cela pousse à aller au fond des choses dans l’analyse, mais aussi à privilégier la délivrance de résultats concrets, mesurables. Cela exige évidemment un engagement constant mais cela cadre avec mon tempérament, puisque je m’investis toujours à fond dans tout ce que je fais, que ce soit dans ma vie professionnelle ou dans ma vie personnelle. J’avoue j’ai été également inspiré par mes illustres prédécesseurs qui ont gravi tous les échelons au Ministère des Finances pour finalement le diriger, particulièrement Mamadou Lamine LOUM et Abdoulaye DIOP. Ce dernier est resté et restera ma référence dans le management de ce département.

Partagez-vous l’avis de celles et ceux et qui estiment que les régies financières sénégalaises sont aujourd’hui très politisées avec pour conséquences des fautes et errements aux effets dévastateurs ?

Non, sincèrement je ne suis pas de cet avis. D’abord, hormis le cas spécifique des forces et de défense et de sécurité ainsi que des corps paramilitaires comme la Douane, je ne vois pas pourquoi un agent de l’État n’aurait pas le droit de faire de la politique. Les administrations dont vous parlez regorgent de gens brillants. Si ces mêmes personnes nourrissent en sus le désir de s’investir dans la communauté, de prendre une part plus active dans la gestion des affaires de la cité, pourquoi pas ? Pour moi, c’est tout bénéfice pour le pays que le personnel politique puisse s’enrichir de l’apport de gens qui maîtrisent les finances publiques, la gestion publique, les rouages de l’État. Et puis les conséquences catastrophiques dont certains parlent relèvent, à moins avis, de l’ordre du cliché, du préjugé. Les régies financières nous valent aujourd’hui des performances remarquables, malgré les multiples crises que nous avons traversées. C’est d’ailleurs le lieu de saluer leur engagement ainsi que celui de tous les agents du Ministère des finances et du Budget.

La dette de l’Etat du Sénégal caresse le plafond, partagez vous ce constat ?

Le taux d’endettement du Sénégal se situe actuellement à 68% du PIB 2022, pour un plafond fixé à 70%. La marge semble ténue mais il suffit de rappeler le contexte ayant fortement contribué à une augmentation de l’endettement, pour se rendre compte du caractère transitoire de cette situation. La succession des récentes crises notées à l’échelle internationale a été le facteur ayant rendu nécessaire une intervention plus ferme des Etats afin d’atténuer les risques sociaux. Le cas du Sénégal en 2022 est suffisamment illustratif à ce sujet, avec un niveau de subvention dans le seul domaine de l’énergie, avoisinant 750 milliards afin de soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Toutefois, l’État du Sénégal, sous le leadership de Monsieur le Président de la République, son Excellence Macky SALL et avec le concours des partenaires techniques et financiers, s’attelle de manière résolue à ramener le ratio d’endettement actuel à ses niveaux historiques d’avant crise. Les perspectives qui s’annoncent dans un horizon proche semblent en outre favorables pour le pays, avec l’effectivité de l’exploitation des hydrocarbures dès le quatrième trimestre de 2023. Le démarrage de l’activité de production de pétrole et de gaz aura un impact significatif sur les fondamentaux de l’économie, eu égard notamment à la vigueur de la croissance, à l’amélioration des recettes fiscales et, in fine, à la contraction du déficit public devant en découler, avec la poursuite de la stratégie de maitrise de l’exécution des dépenses publiques. Assurément, la trajectoire d’endettement devrait s’inscrire dans une dynamique vertueuse de baisse continue dès 2024.

Quelle politique financière et budgétaire peut contribuer à répondre aux défis majeurs de la pauvreté grandissante, de l’autosuffisance alimentaire, de la résorption du chômage, de l’édification d’une école de développement et d’une société paisible et harmonieuse ?

Nous avons le PSE qui est une excellente stratégie de développement et les défis que vous évoquez constituent des priorités, d’ailleurs réaffirmées dans le Plan d’actions Prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A) 2019-2023 et qui seront, avec d’autres, reprises dans le prochain PAP (2024-2028) qui entre en préparation. Maintenant, la prise en charge des besoins suppose que les ressources internes comme externes nécessaires à leur financement soient mobilisées. Il s’agira donc de poursuivre la politique de mobilisation des ressources, pointée par le PSE, grâce aux instruments susmentionnés mais aussi en renforçant les réformes tendant à rendre notre pays plus attractif. Une gestion responsable de l’endettement du pays continuera d’être appliquée, avec la stratégie mise en place à cet effet qui devrait nous permettre de maintenir nos ambitions en matière d’investissements publics. Pour le reste, le Sénégal garde sa crédibilité au niveau international, ce qui lui permet de disposer des niveaux de ressources indispensables à la trajectoire vers l’émergence. Les ressources pétrolières et gazières, attendues à partir de la fin de cette année, devraient contribuer à l’atteinte des objectifs en la matière. Par ailleurs, le secteur privé, aussi bien national qu’étranger, est davantage attendu dans le financement de l’investissement public à travers des modalités qui n’auront pas d’impact direct et immédiat sur l’endettement du pays, comme les PPP. Le cadre actuel de gestion des finances publiques permet une bonne programmation des ressources ainsi que leur exécution. Les informations relatives au budget et à son exécution sont disponibles sur le site internet du Ministère, pour une bonne information du public. J’ai eu le plaisir, comme Directeur général du Budget, à présider une rencontre avec les acteurs non étatiques, afin de partager le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuel qui fait l’objet, chaque année, du Débat d’orientation budgétaire à l’Assemblée nationale.

De nouvelles ressources financières sont attendues des secteurs du gaz, du pétrole et de l’exploitation de l’or, du fer et du zircon. Vont-elles contribuer à sortir le Sénégal de son état actuel ?

Naturellement, le Sénégal compte sur l’exploitation optimale de ses ressources, y compris celles minières. Tout à l’heure, en parlant de l’endettement, des besoins de financement sans cesse plus élevés car liés à l’ambition d’émergence, j’ai souligné l’importance du défi de la mobilisation des ressources. Je vous renvoie à la loi de finances pour l’année 2023 qui revient sur les attentes placées sur l’exploitation du gaz et du pétrole, lesquelles devraient contribuer à relancer l’activité économique avec un taux de croissance supérieur à 10% en 2024. Si au plan externe le Sénégal dispose toujours d’atouts, l’objectif est de renforcer la mobilisation des ressources internes. Il ne faut pas oublier que notre pays a accompli ces dernières années des progrès continus dans la mobilisation des ressources internes qui ont notablement accru les capacités de financement.

Leur gestion sera-t-elle sécurisée et profitable aux populations sénégalaises ?

Bien sûr, et à ce titre l’exploitation du pétrole et du gaz constitue un bel exemple. En effet, les recettes d’hydrocarbures financeront principalement des dépenses prioritaires d’investissement. Deux fonds ont été créés, un « Fonds intergénérationnel » et un « Fonds de stabilisation », pour lesquels des dispositions sont mises en œuvre pour le traçage des ressources et leur suivi. Le cadre normatif qui encadre tout cela est très robuste.

Technocrate, on vous connaît, seriez-vous tenté par la politique ?

Je n’ai pas d’autre ambition que celle de servir le Sénégal, et de continuer de mériter la confiance dont le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a bien voulu m’honorer.

Quels rapports entretenez-vous avec le sport en général et le football en particulier ?

J’adore le sport ! Particulièrement le football. Je n’ai hélas plus le temps de le pratiquer, compte tenu de la lourdeur de mes charges professionnelles, mais je ne rate jamais les matchs importants de notre équipe nationale.

D’où vient le surnom « Bosquier » ?

Ce sont mes amis d’enfance, avec qui je jouais au football, qui me l’ont donné. Bernard Bosquier était un footballeur international français, qui a fait les beaux jours du championnat de France dans les années 60 et 70. Il parait que mon style de jeu était similaire au sien : sur le terrain, il ne lâchait rien, jusqu’au coup de sifflet final. Je pense effectivement que cela me ressemble un peu, y compris dans le traitement des dossiers de l’État (rires).