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Tambacounda : les éleveurs réclament financements et renforcement de capacités

Tambacounda, 23 déc (APS) – Des femmes de la région de Tambacounda (est) s’activant dans le secteur de l’élevage réclament davantage de financements, ainsi que le renforcement de leurs capacités, en vue de favoriser les conditions d’une meilleure commercialisation des produits de la filière. Dans cette capitale régionale, elles sont en effet nombreuses à s’adonner à la production de petits ruminants ou de la volaille. Mais malgré leur forte contribution aux activités de production, elles demeurent vulnérables en raison de leur faible accès aux facteurs de production, tels que le capital, pour investir dans la production (achat de géniteurs, construction de bergeries). Il y a aussi des difficultés liées à l’accès au foncier et à l’eau pour l’abreuvement et la production fourragère. Selon Diéyel Sow, la présidente du Réseau des femmes éleveurs du Sénégal (REFEL), les femmes sénégalaises s’investissent de plus en plus dans la commercialisation et la transformation des produits d’élevage. Cependant, pour mieux développer leurs activités, dit-elle, elles ont besoin d’un accompagnement financier de l’Etat. ‘’Les femmes se donnent à fond dans l’élevage, un des principaux moyens de subvenir aux besoins alimentaires de la famille’’, a-t-elle relevé. Selon Mme Sow, l’Etat du Sénégal “a beaucoup investi” dans ce secteur à Tambacounda, région peuplée en majorité de peulhs et de mandingues et où l’élevage reste une activité très répandue.

Le chef de l’Etat, Macky Sall, se rendra dans cette région à partir du 26 décembre prochain, un séjour durant lequel il présidera un conseil interministériel, le 28 décembre, et la Journée de l’élevage le lendemain.

Diéyel Sow préconise le renforcement des capacités des éleveurs de la région pour une bonne gestion du fourrage, qui est souvent dévasté par des feux de brousse. “Il nous faut une formation dans la gestion de cet aliment et dans la gestion des feux de brousse”, a-t-elle plaidé, insistant sur la nécessité de déployer du matériel approprié pour lutter efficacement contre ce fléau. En perspective de l’arrivée du chef de l’Etat dans la région, l’éleveur Mamadou Diallo, qui possède une dizaine de têtes de moutons, se dit plutôt préoccupé par le vol de bétail et le suivi médical du bétail. Le berger, trouvé en train de faire paître son troupeau près des champs du village de Diam Welli, à deux kilomètres de Tambacounda, invite les plus hautes autorités du pays à procéder à une “application stricte de la loi sur le vol de bétail”. Il estime qu’il est désolant de voir les éleveurs mettre toutes leurs économies dans l’élevage et se faire ensuite dépouiller par des voleurs de bétail. Il a assuré de l’engagement des éleveurs à accompagner la mise en oeuvre des politiques publiques, pour un développement harmonieux du pays. Il sollicite un accès direct des éleveurs aux services vétérinaires, pour la vaccination ou les soins du bétail. Abondant dans le même sens, l’éleveur Ibrahima Malamine Ba loue pour sa part les bienfaits de l’élevage qui, selon lui, occupe une place appréciable dans l’économie sénégalaise. Il constitue, comme l’agriculture, l’une des principales activités génératrices de revenus et pourvoyeuses d’emplois pour les populations rurales, indique-t-il. ‘’L’élevage nous offre des possibilités significatives d’atteindre la sécurité alimentaire’’, ajoute cet éleveur

 L’Etat cherche à assurer l’essor du secteur

Les pouvoirs publics, se disant conscients de l’importance de ce secteur et de son dynamisme dans cette région, multiplient le actions pour favoriser les conditions de son essor. C’est ainsi qu’en 2017, l’ancienne ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye, avait annoncé la mise en œuvre de deux projets pour un financement global de 31 milliards FCFA. L’un deux devait se substituer au Projet de développement de l’élevage au Sénégal oriental et en haute Casamance (PDESOC), qui compte de grandes réalisations à Tambacounda. Il s’agit du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS), financé par la Banque mondiale et le gouvernement du Sénégal à hauteur de 16 milliards de francs CFA. Dans la région orientale, soulignait Aminata Mbengue Ndiaye, le PDESOC a permis la réalisation de nombreuses infrastructures, parmi lesquelles des forages, des marchés à bétail, des magasins d’aliment et des parcs à vaccination. Il a aussi permis de doter les éleveurs de motofaucheuses, de géniteurs performants, de stocks d’aliments de bétail, en plus d’appuis en matière de lutte contre les feux de de brousse.SDI/BK/ASG