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Rufisque–Opération de destruction de la Dscos : 48 chaudes heures sur l’axe Déni Gueth-Tivaouane Peulh

https://lequotidien.sn De la casse à la pelle ! Déni Gueth et Tivaouane Peulh ont reçu, mercredi et jeudi, la visite des engins de la Dscos. Des constructions et champs ont ainsi été réduits en poussière. Et face à cette situation tragique, les victimes demeurent impuissantes. La désolation, la consternation et l’impuissance étreignent les habitants de Déni Gueth (commune de Bambilor) et Tivaouane Peulh. Mercredi et jeudi, des opérations de démolition de constructions ont été perpétrées respectivement dans les deux localités par la Dscos. Les alertes lancées samedi par les habitants de Déni Gueth, criant à l’expropriation pour élargir la zone de tir servant d’espace d’entraînement des parachutistes, n’ont eu aucun effet. Après les sommations reçues, la Dscos est passée à l’action mercredi. Résultat : une centaine de constructions et champs réduits en amas de gravats. «Ce bâtiment, je suis en train de le construire depuis deux ans. J’y ai mis plus de 100 millions francs, de l’argent que j’ai honnêtement gagné», a expliqué, les larmes aux yeux, Mme Diop. «Si le site sur lequel j’ai construit n’était pas légal, ils devaient me dire d’arrêter depuis l’étape de la fondation», a-t-elle poursuivi entre deux soupirs. Alors qu’elle dressait ce tableau sombre, son bâtiment R+2 sur 500 mètres carrés recevait les coups des 4 bulldozers et 3 caterpillars mobilisés à l’effet. Comme elle, beaucoup de ses camarades d’infortune ont assisté en direct à la destruction de leurs propriétés, fruit de plusieurs années de travail. Le lendemain, c’était au tour des impactés de Tivaouane Peulh de revivre la mésaventure de 2017 qui les avait rendus tristement célèbres. Le site qu’ils croyaient détenir après des années de négociations et sur lequel des constructions avaient commencé à prendre forme, a reçu jeudi la visite des engins destructeurs de la Dscos. Comme a Déni Gueth, des centaines de constructions ont été démolies sous le regard impuissant des propriétaires tenus à distance par un impressionnant dispositif de sécurité. «Je me demande dans quel pays nous sommes. C’est le président de la République Macky Sall qui nous a donné ce site après les démolitions de 2017. Aujourd’hui, des gens viennent, mettent de côté ses instructions et détruisent nos constructions. C’est inadmissible et nous n’avons pas dit notre dernier mot», a fait comprendre Sadio, président du Collectif des victimes de démolition de Tivaouane Peulh. Pour l’heure, les victimes, qui n’ont que leurs yeux pour pleurer, ne comptent pas en rester là. Elles promettent de se faire entendre. Le fait certain est qu’ils sont en face de lendemains incertains, après avoir assisté impuissants à la démolition du fruit de plusieurs années de dur labeur. Par Alioune Badara NDIAYE