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Systèmes d’assurances : Les artistes veulent plus de communication

https://lequotidien.sn Afin de regagner la confiance des assurés, notamment des artistes, les acteurs de l’assurance doivent redoubler d’effort dans la relation client, en passant par plus de pédagogie et de transparence. C’est la revendication faite par les acteurs culturels. Invité de ce deuxième numéro des Conférences «Lengé», Didier Awadi ne mâche pas ses mots. «Il y a un véritable problème de confiance entre les assureurs et les potentiels assurés», dit-il. La communication joue un rôle majeur dans la qualité de la relation client. Raison pour laquelle le secteur de l’assurance doit soigner sa communication pour rétablir la confiance avec les acteurs et professionnels de la culture et ceci, en passant par plus de pédagogie et de transparence. En tout cas, c’est ce que défend l’artiste entrepreneur, Didier Awadi. Ce dernier a dénoncé le manque de communication qui existe entre les assureurs et le monde de la culture. Invité de la 2e édition des Conférences «Lengué» au Centre culturel Douta Seck, l’artiste estime que pour arriver à une meilleure protection sociale, il urge également d’aller vers l’application, au plus vite, des décrets de la loi portant statut de l’artiste. A l’en croire, les artistes organisent des événements, ils ont une carrière à gérer et ont besoin d’être assurés parce que beaucoup d’entre eux terminent leur carrière souvent de manière assez triste. «On a besoin d’assurance. Autant personnellement que pour notre matériel. On termine nos carrières souvent de manière assez triste, alors que si on avait souscrit à des assurances, on pourrait éviter certains problèmes. Alors, le statut de l’artiste, nous applaudissons, mais le décret d’application, nous attendons», a-t-il lancé jeudi dernier. Rappeur engagé et talentueux, Didier Awadi estime qu’il y a un véritable problème de confiance entre les assureurs et les potentiels assurés. «Je ne dis pas que tous les assureurs sont des truands, mais il pourrait y avoir un dialogue plus fluide entre les assureurs et les assurés», a-t-il fait savoir, tout en indiquant qu’il a un rapport de méfiance avec l’assurance. Le panel, animé par le parolier et assureur, Biram Ndeck Ndiaye, était axé sur le thème  : «La culture et les systèmes d’assurance», avec la participation de la directrice des Arts et de Mactar Fall de l’Association des assureurs du Sénégal (Aas).

La culture dans l’assurance, l’assurance dans la culture

Pour le parolier, Biram Ndeck Ndiaye, dont l’assurance est la profession et l’art sa passion, cette absence de communication peut se régler par une volonté de part et d’autre. Il explique  : «Les assureurs ont une association qui les regroupe. Les acteurs culturels également ont plusieurs associations. Donc, nous devons aller vers une fédération pour des choses essentielles, afin de bénéficier de meilleures conditions d’assurance, parce que l’assureur ne peut pas aller sans l’assuré.» Dans un jeu de questions-réponses avec les artistes, Biram Ndeck Ndiaye rappelle que les artistes prennent rarement leur retraite donc, dit-il, ils méritent d’être protégés comme les autres travailleurs. «La protection sociale doit être étendue à tous les segments de la population. Et je ne vois pas pourquoi certaines catégories devraient en être exclues», tranche-t-il. La perception du Sénégal et le rapport avec l’assurance étant un peu fragiles, Momar Seck, directeur de Nsia Assurances Sénégal, admet que ce problème de communication découle de diverses raisons, mais les plus fondamentales tiennent à deux choses. D’abord, dit-il, l’assurance est un métier que le Sénégal a importé et ensuite, il reconnait que les assureurs ont manqué d’aller vers les populations pour leur expliquer l’intérêt de se couvrir, de couvrir leur entreprise et leur famille. «Mais aujourd’hui au Sénégal, l’assurance est un pan important de la protection sociale et de la protection des biens et services», a-t-il souligné, révélant que rien qu’en 2021, 63 milliards de francs Cfa ont été injectés dans l’économie du pays en termes d’indemnités envers les populations. Néanmoins, pour rétablir cette confiance avec les artistes et regagner cette crédibilité dans la relation client, ils vont proposer une offre qui sera plus adaptée au secteur de la culture. «Il faut qu’on écoute les artistes. Nous ne connaissons pas votre métier suffisamment. C’est à vous de nous expliquer les problématiques et nous ferons fort de convenir avec vous des couvertures les mieux adaptées à votre activité», a promis Momar Seck, le Directeur général de Nsia Assurances Sénégal. Par Ousmane SOW –