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SARAYA : des centaines de champs de coton frappés par une infestation non identifiée

https : //www.dakaractu.com Dans le département de Saraya, tous les champs de coton des 966 producteurs ont été frappés par une infestation non identifiée par les techniciens de la Sodefitex. Face à cette situation, les producteurs et leur Chef de Secteur ont rencontré le Chef de l’exécutif départemental pour lui faire part de leur inquiétude. À la suite de cette rencontre,  le Préfet Cyprien Antoine Ballo  s’est rendu dans des champs pour constater de visu la situation, ce mardi 4 octobre 2022, Accompagné d’une forte délégation. il s’est déplacé dans le champ d’un producteur à Kondokhou. Sur place, le propriétaire du champ Demba Samoura  s’est dit très préoccupé par la situation des producteurs qui ont tout misé sur cette culture. Pire encore, les producteurs craignent un risque de famine les mois à venir. C’est pourquoi, ils sollicitent l’épongement de leurs crédits et une aide alimentaire de l’État. Le Préfet Cyprien Antoine Ballo, a reconnu que l’heure est grave car tous les champs du département voire de la sous région sont presque touchés par le phénomène d’attaque des insectes appelés « acides ». Le Chef de l’exécutif départemental promet de rendre compte fidèlement à la hiérarchie, la situation des producteurs du département de Saraya. Par ailleurs, le Chef secteur de la Sodefitex, Waly Faye, n’a pas manqué de souligner, les subventions faites par l’État du Sénégal aux paysans par le passé pour soulager les maux des cotonculteurs. Il espère qu’à travers cette attaque des insectes, l’État n’abandonnera pas ses populations.

Cheikh Diop, Coordonnateur national du PUDC : Ces conditions de vie améliorées des populations rurales

Le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), sous tutelle technique du ministère du Développement communautaire et de l’Équité sociale et territoriale, a pour objectif d’améliorer les conditions de vie des populations rurales, au travers notamment, d’une aide à leur implication dans le développement économique et social de leur localité et d’un accès plus étendu aux services sociaux de base. Cheikh Diop, le coordonnateur national du Programme, nous en explique l’impact. Propos recueillis par Alexandra Taieb. « L’Essentiel »

L’Essentiel des relations internationales : Quel est le budget alloué par l’État au PUDCet quelles sont les principales réalisations enregistrées depuis son lancement en 2015, ainsi que leurs retombées sur les populations ?

Cheikh Diop : Parlons d’abord de la genèse du Programme pour mieux comprendre les effets, retombées et impacts que nous constatons. Son Excellence le Président Macky Sall est allé, entre 2008 et 2012, à la rencontre du monde rural, empêtré dans des difficultés liées à l’insuffisance d’investissements pour l’accès à l’eau et à l’électricité, le désenclavement, et l’allègement des travaux des femmes. Les populations dès lors, ont exprimé leurs besoins pour améliorer leurs conditions de vie. De ce contact est né la volonté du Chef de l’État d’opérer des ruptures profondes et d’apporter des réponses et solutions structurelles aux difficultés du monde rural. C’est ainsi qu’est apparue la théorie du Nouvel ordre de priorités (NOP), marquant fondamentalement une reconsidération de l’orientation de nos investissements stratégiques, pour plus d’équité sociale et territoriale. Ainsi, à partir de ce moment, il était aisé de formuler un programme d’envergure doté, d’un budget de 123 milliards de francs Cfa, dont l’exécution a démarré en 2015. L’embellie économique connue par le Sénégal sur la période 2012- 2014, a permis au président de la République de prendre cet important engagement financier au profit du monde rural. Vous constaterez aussi une autre rupture, celle du financement, alors que traditionnellement, pour ce genre de programmes, le démarrage est assujetti à la mobilisation de ressources extérieures venues de partenaires multilatéraux ou bilatéraux, suivie d’une longue période de formulation-planification. Les composantes du PUDC et de ses domaines d’intervention montrent des liens directs avec 15 des 17 ODD. Seuls les ODD 11 et 14, respectivement relatifs aux villes durables et à la gestion et la protection des océans et mers, ne sont pas en lien direct avec le PUDC. Pour tenir cette promesse d’une croissance soutenue, inclusive et durable, nous avons réalisé depuis 2015 : 724 km de pistes rurales qui ont amélioré la mobilité de 457 961 personnes réparties dans 738 villages. Des travaux sont en cours sur un linéaire global de 403,62 km, et 322,5 km sont en instance de démarrage – 546 villages, dont 50 par voie solaire et 496 par voie moyenne tension – basse tension, ont été finalisés. L’électrification de 486 villages a d’ores et déjà été effectuée, ce qui a permis à 340 000 personnes d’accéder à l’électricité. – 272 systèmes hydrauliques sont mis en place pour permettre à plus de 500 000 personnes dans 1 597 villages d’accéder à l’eau. – 5 213 équipements sont déployés au profit de groupements féminins dans 4 733 villages Toutes ces réalisations depuis le lancement du Programme, ont permis la création de 6 318 emplois permanents et 13 779 temporaires dans les volets pistes rurales, hydraulique rurale, électrification rurale, chaîne de valeur agricole, ainsi que dans la production et l’exploitation des équipements de transformation post-récoltes

Vous dirigez le PUDC depuis 7 ans. Quels sont vos objectifs pour les prochaines années afin de continuer à soutenir les populations les plus vulnérables ?

Il s’agira de mobiliser davantage de ressources financières pour plus d’investissements dans les infrastructures et équipements du monde rural. Au vu des résultats et retombées présentés tantôt et de l’ampleur des besoins non encore satisfaits, une 2e phase, dotée d’un budget de 300 milliards de francs Cfa, est en cours d’exécution depuis 2018, avec les partenaires tels que la Banque islamique de développement, la Banque africaine de développement et le Fonds saoudien de développement L’exécution de cette 2e phase nous permettra à terme, de couvrir la totalité des régions et départements qui n’ont pas bénéficié des réalisations du Programme lors de la phase 1 ; je peux citer les régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor et les départements de Mbacké, Kébémer et Malem Hodda Beaucoup d’efforts ont été faits mais il y a encore du chemin à parcourir, car la demande est forte. La tâche est ardue à cause de l’immensité des besoins et de l’urgence de les satisfaire. Plus d’un demi siècle après les indépendances, des populations bénéficiaires vivent encore dans des conditions précaires. Beaucoup de villageois sénégalais attendent les réalisations du Programme pour pouvoir vivre dans des conditions décentes. Notre credo sera donc de travailler à bâtir ce pays comme le Président Macky Sall le souhaite. Pour atteindre cet objectif, de nouveaux projets sont en formulation et d’autres financements sont attendus. Tant que les disparités resteront présentes, le PUDC continuera sa mission pour le mieux-être des populations du monde rural.

Plusieurs pays africains se sont inspirés de la réussite du PUDC. Comment les accompagnez-vous dans la mise en œuvre de leur programme ?

En effet, la pertinence de la vision, le rythme d’exécution et les résultats obtenus ont fini de convaincre les pays africains que le concept est intéressant et novateur, en ce qu’il constitue un modèle de développement économique aujourd’hui, éprouvé L’accompagnement est multiforme. Nous recevons des délégations étrangères venant de plusieurs pays : nous pouvons citer le Togo, la Sierra Leone, le Libéria, la Gambie, le Cameroun, la RDC… C’est l’occasion d’échanges sur tout le processus de formulation, d’exécution, sur les procédures de passation de marchés, sur la supervision et le contrôle des travaux, sur les visites de terrain, et aussi sur l’aspect le plus important, les contraintes liées à l’exécution, pour éviter à ces pays de connaître les difficultés déjà rencontrées. Il s’agit d’une forme nouvelle de coopération Sud-Sud. L’objectif global de ces visites s’est inscrit en droite ligne de partenariats reliant des pays amis du Sud. Il a fallu informer sur les niveaux d’appropriation et d’engagement politiques nécessaires tout au long du processus de conception, d’élaboration et de mise en œuvre du PUDC, pour que ces conditions soient réunies pour l’exécution de programmes similaires. Un accent a été également mis sur le partage d’expériences en ce qui concerne la gestion de la communication politique et du partenariat bâti autour du PUDC. À ce titre, l’expérience du PUDC en tant que modèle innovant de transformation rurale visant à stimuler le développement à la base, mérite d’être connue et explorée.L’Essentiel