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LA RÉGION DE THIÈS ÉLABORE SON PLAN DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION DANS LES INDUSTRIES EXTRACTIVES

Thiès, 28 sept (APS) – L’administration territoriale, les collectivités territoriales, les acteurs du secteur minier et la société civile ont entamé mercredi un atelier de deux jours pour élaborer, au profit de la région de Thiès (ouest), un plan d’action régional de lutte contre la corruption dans le secteur extractif, a constaté l’APS. Après Kédougou (sud-est), où un plan similaire a été élaboré, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) a décidé de partager les résultats d’une étude des « vulnérabilités » à la corruption dans le secteur extractif avec les acteurs concernés dans la région de Thiès.

Des sous-préfets, des élus territoriaux, des militants de la société civile, des experts et une délégation de l’OFNAC prennent part à l’atelier, à Thiès.

Ils doivent, sur la base de l’étude commanditée par l’organisme public anticorruption, élaborer le plan d’action censé éradiquer la corruption dans les industries extractives de la région de Thiès, la première région minière du pays en termes de contribution à l’économie nationale. L’objectif de cette étude était d’identifier les pratiques, les risques de fraude et de corruption, de proposer aussi des mesures préventives ou correctives, selon l’OFNAC. Dans un contexte de découverte de gisements de pétrole et de gaz au Sénégal depuis quelques années, les autorités du pays ont pris des mesures, dont le Code minier de 2016 et la loi sur la gestion des recettes, a rappelé le professeur Mouhamadou Bachir Diop, consultant et membre du pool d’experts chargés de l’étude. Laquelle affirme qu’ »un cas de corruption sur cinq au Sénégal concerne le secteur extractif ». « Aucun pan de la chaîne de valeur de ce secteur n’est épargné par la corruption », a souligné M. Diop. Le rapport de l’OFNAC identifie de nombreux facteurs de « vulnérabilité » à la corruption, dont l’opacité des négociations des contrats miniers et la délivrance des titres miniers. La « faiblesse des textes » est souvent exploitée par les sociétés minières, avec la contribution de cabinets d’experts, selon l’étude. Ses auteurs recommandent aux pouvoirs publics sénégalais de mettre sur pied un guichet unique constitué des services des douanes, des mines et des impôts et des domaines, pour l’octroi des titres miniers. Ils proposent de « systématiser la déclaration de l’identité des bénéficiaires effectifs des sociétés extractives ». Ces derniers peuvent être des hommes politiques ou des membres de l’administration publique, ce qui entraîne des conflits d’intérêts, selon Mouhamadou Bachir Diop et les autres auteurs de l’étude. Ils proposent également aux autorités d’exiger des sociétés minières ou pétrolières l’adoption d’une charte contre la corruption et de réprimer tout versement de pots-de-vin.

Des « indices de corruption »

Les participants à l’atelier vont élaborer le plan d’action régional de lutte contre la corruption dans le secteur extractif, une étape que Tening Faye Bâ, adjointe du gouverneur de Thiès, considère comme la « plus importante » de l’atelier. Un comité de veille et d’alerte sera créé au terme des travaux en vue de la mise en œuvre du plan d’action régional. Des réunions de suivi-évaluation des activités des industries extractives se tiendront une fois tous les deux ans. S’il décèle des « indices de corruption », le comité de veille et d’alerte doit saisir les organes publics chargés de la lutte contre la corruption. Le plan d’action régional de lutte contre la corruption dans le secteur extractif sera mis en œuvre par une instance dirigée par le gouverneur de la région et le chef du service régional des mines et de la géologie. L’administration territoriale, les sociétés minières et leurs employés, les collectivités territoriales et la société civile seront représentés au sein de ladite instance. Le chef du département chargé de la prévention à l’OFNAC, Hugues Diaz, a parlé des conséquences de la corruption sur l’économie sénégalaise.En 2016, le pays a perdu 118 milliards de francs CFA à cause de ce fléau, a-t-il dit.ADI/ESF/BK