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UN CHERCHEUR RECOMMANDE D’EXPORTER DAVANTAGE DE PRODUITS HALIEUTIQUES TRANSFORMÉS

Saly-Portudal, 21 sept (APS) – L’Etat du Sénégal n’exporte que 15 % de ses ressources halieutiques transformées, ce qui engendre ‘’une perte énorme pour le pays’’, qui doit inverser cette tendance, a soutenu Abdoulaye Diouf, enseignant-chercheur à l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (IUPA) de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.

‘’Le Sénégal exporte les produits à l’état brut à hauteur de 80 à 85 %. Seuls les 15 % sont exportés à l’état valorisé, ce qui entraîne une perte énorme pour le pays’’, a-t-il déclaré.

Diouf intervenait à un atelier d’élaboration de programmes de formation en transformation des produits halieutiques. Cette rencontre de quatre jours se tient à Saly-Portudal (Mbour), sous l’égide de l’IUPA et du Centre d’excellence africain en aquaculture pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Selon Abdoulaye Diouf, le peu de produits valorisés représente 30 % de la valeur ajoutée. ‘’Si on fait des efforts pour arriver à 50 %, la tendance sera inversée. On va exporter un peu mais on va gagner beaucoup plus en devises’’, a-t-il recommandé. Le volume actuel des exportations de produits halieutiques ‘’tourne autour de 200 milliards de francs CFA’’, et si cette tendance est inversée, ‘’les devises vont tourner autour de 300 milliards de francs CFA’’, a assuré le spécialiste de la transformation des produits halieutiques.

Abdoulaye Diouf estime que pour pérenniser la ressource halieutique, il faudra miser sur sa valorisation.

‘’Dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources halieutiques’’, le salut ‘’se trouve [dans] la valorisation, puisqu’on doit produire peu pour les pérenniser’’, a-t-il dit. La lettre de politique sectorielle de la pêche et le Plan Sénégal émergent recommandent de transformer les ressources de la mer avant de les exporter, selon M. Diouf. Mais, signale-t-il, la transformation artisanale de produits halieutiques demande ‘’beaucoup d’efforts’’ pour ‘’un rendement très faible’’. Il a donné l’exemple des femmes actives dans la cueillette d’huîtres. Ces dernières, en valorisant leurs produits en marinade et autres, peuvent ‘’se retrouver au moins avec 5 à 6 bocaux qui sont vendus à 2.000 ou 2.500 francs CFA l’unité, donc la tendance est facilement inversée ». ‘’C’est pourquoi on vise la transformation des produits en marinade’’, a insisté l’enseignant-chercheur. Pour ce faire, ajoute-t-il, il faut une ressource humaine qualifiée, capable de répondre convenablement aux urgences du moment. ‘’Il faudrait miser sur un personnel de qualité, ce qui ne peut que passer par le renforcement des capacités de ces personnels’’, qu’ils soient du secteur privé ou de l’administration publique, a recommandé Abdoulaye Diouf. Selon le directeur de l’IUPA, Alassane Sarr, cet atelier destiné aux professionnels de la pêche est ‘’pédagogique, académique’’. Il a pour but de ‘’concevoir des maquettes de formation de courte durée en transformation de produits halieutiques’’, au profit des professionnels de la pêche et de l’aquaculture, a-t-il dit.FD/BK/ESF