Zahra Iyane Thiam sur son départ du Gouvernement : «Je pense que c’était dans la marche naturelle des choses qu’il y ait des entrants et des sortants»
https://www.dakaractu.com Zahra Iyane Thiam qui a été nommée Ministre de la Micro-finance et de l’Économie sociale et solidaire en avril 2019 n’a pas été reconduite dans le nouveau gouvernement dirigé par Amadou Ba. Ainsi, à travers un entretien téléphonique, elle nous livre son avis sur sa non-reconduction.
*Est-ce que vous pouvez nous faire un bilan de mandat au ministère de la Micro-finance et de l’Économie sociale et solidaire depuis plus de trois années*?
Je rends d’abord grâce à Dieu qui m’a permis d’être là, et puis je remercie également chaleureusement le président Macky Sall, puisque c’est de par sa volonté que nous avons la possibilité de faire un bilan assez satisfaisant à la tête d’un secteur qui nous est cher. Je pense que c’était dans la marche naturelle des choses qu’il y ait des entrants et des sortants. Le plus important pour moi aujourd’hui, c’est d’avoir participé à une œuvre, surtout lorsque cette œuvre est dynamique. Nous avons espoir que le domaine qui nous avait été confié, nous avons fait bouger les choses aussi bien pour le secteur de la micro-finance que le domaine de l’économie sociale et solidaire, qui sont avant tout des secteurs de levier de développement, surtout pour les populations qui en ont le plus besoin, toute cette masse critique de population qui sont soit des femmes, soit des jeunes et qui s’activent, soit dans le secteur informel, soit dans des petites, moyennes ou micro-entreprises. Nous avons autant que faire essayé de mettre en place des outils et des instruments et toute une politique de développement et de promotion autour de ces secteurs afin que leurs acteurs se sentent partie intégrante de la population. Je pense que c’est important et nous avons pu en tout cas faire ces œuvres dans ces deux secteurs (la micro-finance et le domaine de l’économie sociale et solidaire), en rendant ces politiques beaucoup plus accessibles et beaucoup plus adaptés aux réalités des bénéficiaires. Et je pense que dans l’ensemble nous avons réussi à faire bouger les choses dans le bon sens. Nous sommes traditionnellement une société solidaire, valeurs qu’incarnent aussi l’ESS. Seulement ce n’était ni réglementé ni encadré. Il n’y avait pas une politique globale qui était mise en place et à ce niveau-là également nous avons essayé de mettre un cadre bien défini. Et je suis sure que ma sœur Victorine Ndèye qui a pris le flambeau saura amplifier cela pour la plus grande satisfaction du Président Macky Sall.
Est-ce que vous êtes prête à faciliter la passation de service à votre successeur ?
En ce qui me concerne, nous sommes prêts pour la passation de service et nous attendons que cela puisse se faire dans la continuité de l’Etat. L’autre manière d’accompagner c’est à l’image de tout ce que le peuple doit faire, être solidaire de l’action du Gouvernement. Surtout avec toutes les difficultés que nous voyons à l’échelle mondiale, et avec toutes les difficultés qui ont conduit le Président Macky Sall à dire que l’on devait faire une priorité la question du pouvoir d’achat des sénégalais, se focaliser sur la stabilité des prix et que nous puissions prendre également en charge les questions sécuritaires, le tout sous tendu par l’accompagnement, la solidarité et la présence de toutes les forces vives de la nation et c’est à ce niveau que allons être présent. Pour nous aussi, participer à la vie publique et politique, c’est un sacerdoce qui ne s’arrêtera pas. Nous continuerons comme nous l’avons toujours fait, à apporter notre contribution aussi modeste soit-elle à l’image de ce que toutes les populations font pour consolider les acquis démocratiques, économiques, politiques, sociaux.
Qu’est-ce que vous pensez de ce gouvernement en tant qu’ancienne ministre ?
Je pense que c’est un gouvernement de combat, qui suscite de l’espoir. Donc, j’ai espoir que le gouvernement pourra prendre en charge toutes les missions qui lui sont confiées telles que les questions de sécurité, de bien-être, d’épanouissement des populations, les questions d’inclusion qu’on leur a fixées.
Et du choix du Premier ministre ?
J’ai espoir que ce gouvernement, sous l’impulsion du Premier ministre Amadou Ba et de tous les autres membres du gouvernement, des hommes et des femmes d’expérience, que les résultats et les aspirations puissent être au rendez-vous.
Quelles sont vos attentes pour ce gouvernement, notamment le ministère que vous avez dirigé et du concept «« oubi téy liguéy téy» ?
Le ministère est un secteur parmi tant d’autres, tous les secteurs sont importants et prioritaires dans un gouvernement que ce soit les questions de jeunesse, d’éducation, de santé, agricoles, industrielles. Donc ce que j’attends et que tout le peuple sénégalais attend, est que ce gouvernement soit au côté des populations pour apporter les meilleures réponses à leurs problèmes quotidiens.
C’est toujours bon de se fixer un objectif, parce que c’est de cette manière qu’on ne s’y prend pas de manière dispersée. Si on sait les délais qui nous sont impartis, on peut identifier les priorités pour avoir les résultats probants. Donc si l’objectif, c’est de « oubi téy liguéy téy ou djangue téy », j’en suis sûre que ça nous permettra de fixer un meilleur cap avec un échéancier réaliste.