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Art–Prise en charge de l’autisme : Kalidou Kassé s’engage

https://lequotidien.sn Construire un hôpital dédié à la prise en charge de l’autisme au Sénégal  : c’est l’un des objectifs de l’artiste-plasticien, Kalidou Kassé. Ambassadeur de l’Association Educautisme, Kalidou Kassé demande au chef de l’Etat, Macky Sall, d’offrir à cette association de parents ­d’enfants autistes du Sénégal, un terrain à Diamniadio pour leur permettre de construire ce centre. L’artiste a fait également don d’une de ses œuvres, d’une valeur de 14 millions F Cfa, au Fonds africain pour la culture (Fac), une ­fondation basée au Mali. L’artiste Kalidou Kassé a été élevé au rang d’ambassadeur par l’Association Educautisme, une association regroupant des parents ­d’enfants autistes. Au Sénégal, avoir un enfant autiste implique, un accompagnement spécifique au ­quotidien. Alors, relatant les ­difficultés des familles à élever leurs enfants, le peintre affiche fermement son ambition : «Hors de question qu’on les laisse seuls dans ce combat.» L’artiste Kalidou Kassé a ainsi décidé de défendre cette cause qui lui est chère. Venu avec un plaidoyer pour mettre la culture au service de l’autisme, il interpelle le Président Macky Sall. «Je me suis engagé en tant que plasticien pour les soutenir. Les soutenir, ce n’est pas un soutien ponctuel mais continu. Notre objectif est de construire un hôpital dédié à la prise en charge de l’autisme au Sénégal. Je ne veux pas entendre parler de pose de première pierre. Je veux qu’on dise qu’on va inaugurer un hôpital dédié à ces enfants atteints d’autisme. Donc, nous sollicitons du Président Macky Sall, un terrain à Diamniadio pour l’érection de ce centre. Et il est prévu également l’organisation de plusieurs activités artistiques pour des levées de fond à travers des œuvres d’art et dérivés», a expliqué Kalidou Kassé, lors d’une conférence de presse qu’il a organisée au Mussé des civilisations noires. Et pour lui, l’heure n’est pas à la figuration, mais aux actes concrets : «Nous trouverons des partenaires et on va inaugurer un hôpital dédié uniquement à ces enfants», déclare-t-il. A l’en croire, c’est la condition nécessaire pour que ces jeunes, aux «potentialités artistiques immenses», puissent être formés aux métiers de l’art et de la culture, et pour que les familles ne disposant pas de ressources suffisantes, puissent inscrire leur enfant au centre. L’artiste Kalidou Kassé entend également ­mettre en place une bourse de formation. Pour rappel, un atelier a été organisé lors de la dernière Biennale de l’art ­africain contemporain, au niveau du Monument de la Renaissance africain. Dans cette initiative, Kalidou Kassé compte associer pleinement, dit-il, les ­différents démembrements de l’Etat, du ministère de la Femme, de la famille, du genre et de la ­protection des enfants, ainsi que toutes structures privées pour participer à cet effort collectif.

Don d’une de ses œuvres au Fonds africain pour la culture

Nourrissant également l’ambition d’accroître le rayonnement de l’art panafricain, Kalidou Kassé souhaite faire de la culture une sentinelle dans la marche vers le développement. Le Pinceau du sahel a profité de la tribune qui lui était offerte pour offrir une toile d’une valeur de 14 millions de francs Cfa, au Fonds africain pour la culture (Fac), une fondation basée au Mali. Selon lui, si des jeunes partent en mer et finissent dans les fonds de l’océan, c’est parce qu’aucune structure en Afrique ne prend en compte les questions liées à la culture. Fondé en 2018, par des artistes de toutes les parties du continent africain, la mission du fonds dont le modèle repose sur l’autofinancement, est «d’encourager la créativité, la production et la professionnalisation dans l’ensemble de la chaîne de valeur des industries créatives et culturelles», note Ousseynou Wade, qui a ajouté que ce fonds vise à contribuer, à écrire de nouveaux récits de changement social positif en Afrique par le biais de projets novateurs qu’il finance. Recevant ce don avec beaucoup d’humilité et de fierté, l’ancien Secrétaire général de la Biennale explique  : «Quand des Africains se mettent ensemble pour dire qu’on ne peut pas tout le temps tendre la main, que nous avons la possibilité de mettre en commun nos énergies, nos moyens pour faire avancer le continent, cela est important. Et quand ce sont les artistes qui donnent le ton, cela est d’autant plus important», se réjouit Ousseynou Wade, représentant de la fondation au Sénégal. De 2018 à maintenant, se rappelle Ousseynou Wade, la fondation a financé 364 projets. Après Soly Cissé et Vieux Dyba, Kalidou Kassé vient de poser un acte qui permet d’encourager d’autres artistes à suivre le ton qui a été donné. «Nous nous rendons compte aujourd’hui, à travers cet acte, combien la générosité est artistique. Il n’y a pas plus panafricaniste que les Sénégalais de mon point de vue. Et cette œuvre de Kalidou Kassé sera en bonne place dans la collection du Fonds africain pour la culture», conclut-il.

Documentaire sur Kalidou Kassé

Au sujet du rôle majeur de l’art dans la transmission et le développement, le réalisateur, Oumar Ndiaye, ne peut qu’abonder : «En tant que réalisateur, nous avons le devoir de filmer et de partager le travail de nos artistes.» Admiratif de l’assiduité et de l’engagement de Kalidou Kassé pour le continent, Oumar Ndiaye, qui l’a accompagné durant deux ans, a pu entrer dans l’intimité de l’artiste et ainsi comprendre son processus créatif, de l’idée en germe à la réalisation technique. Son film-documentaire dont l’avant-première aura lieu en décembre, est déjà au programme de nombreux festivals. Par Ousmane SOW et Florian VIARD –