Directeur régional Afrique de l’Est à l’Institut d’étude de sécurité, Paul-Simon Handy analyse les causes du revers français au Niger et plus largement au Sahel.
Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci.
La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite.
Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente.
Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr.
En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ».
Deux mois après le coup d’Etat au Niger qui a conduit au renversement du président élu Mohamed Bazoum, la France a annoncé, dimanche 24 septembre, qu’elle retirerait, d’ici à la fin de l’année, ses troupes positionnées dans le pays.
Une décision qui met fin au bras de fer engagé avec les militaires au pouvoir à Niamey, mais qui « révèle les contradictions de la politique africaine de la France », selon Paul-Simon Handy, directeur régional Afrique de l’Est de l’Institut d’étude de sécurité (ISS) qui analyse les raisons du revers français.
Après le retrait du Mali et du Burkina, le départ annoncé des soldats français du Niger est-il un échec politique pour Paris ?
Paul-Simon Handy C’est en tout cas un retrait humiliant. La posture intransigeante d’Emmanuel Macron, partisan d’une ligne dure contre les putschistes depuis le début de la crise, n’augurait que deux issues : le clash avec les militaires nigériens ou un départ forcé. Le soutien au président Bazoum était légitime, d’ailleurs l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sont sur cette ligne. Mais quand il y a un changement de régime, fût-il illégal, il faut faire preuve de réalisme, au-delà de la réprobation. Bien que louable, la posture française a péché par une absence de pragmatisme politique et diplomatique.