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J’ai écouté avec intérêt le discours de monsieur le président  de la République à l’occasion du Forum Invest in Sénégal.
J’ai particulièrement retenu la partie de l’allocution relative aux reformes nécessaires pour rendre plus attractif le climat des affaires.
Le président a fait, sans gants, le procès de la fiscalité sénégalaise et celui de ces acteurs. Ces diatribes ponctués d’applaudissements et de sourires narcissiques appellent de ma part cette petite réflexion. 
Faut-il rire ou pleurer de cette désinvolture du premier ambassadeur de la destination Sénégal? 
Devant des investisseurs,  fallait il s’auto flageller autant alors qu’on est sensé attirer ces derniers ? Langage de vérité ou boutade ? Regard condescendant d’un ingénieur à l’égard de son dauphin (PM) ou de son principal opposant (Ousmane Sonko)…ou à l’égard de toute une corporation (les Inspecturs des impôts) et même des énarques? 
Une chose est sûre, la fiscalité sénégalaise est quasi identique à celle de la plupart des pays de même tradition juridique. Sur des pans entiers, elle est plus simple comparée à celle de beaucoup de pays africains. Elle est largement arrimée aux meilleurs standards internationaux. Des efforts importants de simplification ont été faits ces deux dernières décennies. Certes il y a des déficiences au plan normatif et au niveau de la gouvernance, mais un président de la République est surtout attendu pour sa capacité à proposer des réformes pour gommer ses imperfections. Le monopole de la critique doit être l’apanage des oppositions et de la société civile.
La communication présidentielle est révélateur d’une chose: le chef de l’état est-il au fait du contenu des lois (fiscales ou de finances) qu’il promulgue? Que dire quand le PR ignore une réforme en vigueur sous son magistère depuis 10 ans (la CGF à été adoptée en 2014 et modifiée en 2018. Cet impôt postule que l’impôt est équivalent à un ou deu  mois  de loyer pour les propriétaires d’un certain seuil de revenus locatifs. 
Au regard de ce discours, il n’est pas étonnant de noter que le  PSE, principal document de référence des politiques publiques et ses déclinaisons opérationnelles (PAP) ne consacrent que des développements accessoires et périphériques à son financement par des ressources fiscales internes. 
En résumé, ce discours est symptomatique d’un PR qui n’a aucune idée de la fiscalité, principal levier de financement des politiques publiques. Traduit-il un niveau d’inculture sur un sujet qui doit être au centre du débat public?  Est-ce une insuffisance intellectuelle propre au chef de l’état en particulier ou largement notée chez les acteurs politiques en question.
Résultat, l’approche de l’endettement pour financer les politiques publiques a de beaux jours devant elle car plus facile à mobiliser avec ses graves conséquences néfastes sur le développement….oubliant que les emprunts sont remboursés grâce aux ressources fiscales.