A Monsieur le président Macky Sall,
Dans son Contrat social, Rousseau écrivait ceci : « La puissance législative appartient au peuple et ne peut appartenir qu’à lui ». De la même manière que la législation appartient au peuple, c’est de cette façon que la souveraineté appartient au peuple. Toute volonté que le peuple n’a pas ratifiée est nulle.
Monsieur le président, le peuple sénégalais ne cautionne pas vos ambitions de briguer une troisième candidature ni moins de prolonger votre mandat, qui tire à sa fin, de deux ans supplémentaires.
Sommes-nous en démocratie sous le régime démoniaque et démagogique de Macky Sall ? La réponse est négative : NON ! Le Sénégal a perdu l’idéal de la république depuis 2012, lorsqu’il a eu la malchance d’élire comme chef suprême Macky Sall. Depuis lors « sunugaal » (notre pirogue) s’est égarée dans un océan sans boussole. Le Sénégal semble ne plus être une république car la république est avant sociale. Notre république sous Macky Sall a perdu ce sens social dans la mesure où son chef méprise l’existence humaine.
Monsieur le président,
Votre règne est pour les sénégalais un océan de malheurs où chacun cherche un moyen de s’en sortir, mais en vain. Vos onze ans au pouvoir sont onze années de malheur, de souffrance, onze années de peur et de désespoir. Onze années que les sénégalais vivent sous le seuil de pauvreté ; onze années d’obscurantisme. Chaque matin les sénégalais se réveillent avec l’espoir de voir, se lever, le soleil de la libération. Un rêve que vous tentez de rendre illusoire en essayant de liquider l’espoir actuel de toute l’Afrique : M. Ousmane Sonko.
Monsieur le président,
Votre règne est un règne de faim. J’ose affirmer par-là, sans m’appuyer sur vos statistiques fallacieuses, qu’un sénégalais sur cinq se prive d’un repas par jour. La vie chère étrangle les sénégalais et votre politique démagogique et kleptocrate vient les enterrer. Des milliers de sénégalais souffrent de la crise du logement. Le Sénégal est tristement passé de pays de la « téranga » à pays de la terreur ; « sunugaal » est en train de couler et vous êtes le capitaine à bord, ce qui vous rendrez coupable et responsable du malheur des sénégalais.
Monsieur le président,
Où est la démocratie quand les mensonges se succèdent pour défendre l’indéfendable ?
Où est la démocratie quand l’injustice est louée et défendue ?
Où est la démocratie quand vous prétendez choisir vos propres adversaires politiques ?
Où est la démocratie quand nul n’a plus le droit de défendre la justice ?
Où est la démocratie quand vous recruter des insulteurs et les prostituées politiques pour vous défendre sur les plateaux ?
Où est la démocratie quand les nervis qui sont recherchés par la police se promènent à côté de ces mêmes policiers ?
Où est la démocratie quand le ministre de la justice abuse de son pouvoir sur un agent sénégalais juste parce que ce dernier a un point de vue différent du sien ?
Où est la démocratie quad la volonté du peuple est négligée, piétinée et écrasée ?
Monsieur le président,
Le peuple sénégalais dit haut et clair qu’il n’arrêtera jamais de lutter contre l’injustice ; ce peuple agira sans relâche par tous les moyens à sa disposition et par la force de la constitution, pour restaurer ses acquis démocratiques. Vous ne viendrez pas à bout de ce peuple car nul ne peut interdire un peuple libre de faire entendre sa volonté.
A la jeunesse sénégalaise,
« Soyez résolu de ne plus servir et vous serez libres », écrivait Etienne de la Beotie. Ces propos vous interpellent car vous êtes la jeunesse consciente et libre. Soyez en fière. Soyez cette jeunesse qui se lève pour sa république, battez-vous pour votre vie, mais surtout pour celle de vos enfants. Ne soyez pas cette génération qui sera regrettée dans le futur. Que chacun assume sa responsabilité et écrit son histoire car l’heure de la révolte a sonné. Refusez toute forme d’aliénation car une jeunesse aliénée et une jeunesse qui n’a plus sa raison d’être.
Monsieur le président,
Le peuple sénégalais dit :
Non à la dictature
Non à l’impérialisme
Non à l’aliénation
Non au néocolonialisme
Non au fantochisme.
Vive le Sénégal, vive la liberté, vive la république, vive la démocratie.
BRUNO MENDY, Professeur de philosophie au lycée de Paroumba