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Le Sénégal est dans l’antichambre des pays pétroliers et gaziers. Les premiers barils sont attendus au mois de décembre prochain. Dans ce sillage, le chef de l’Etat Macky Sall, lors du Conseil des ministres du mercredi 24 mai 2023, a indiqué au gouvernement l’urgence de prendre toutes les mesures adéquates pour assurer un suivi particulier de cette période fondamentale dans la reconfiguration de l’économie nationale, au regard des opportunités et enjeux signalés.

Le pays dispose de trois réserves pétrolières et gazières dont les découvertes et forages ont démarré en 2014.

Pour le gaz, le projet gazier de Grand Tortue Ahmeyim (GTA) situé au large de Saint-Louis fait l’objet de partage avec la Mauritanie. Exécuté à plus de 90%, ce projet, dans sa première phase, permettra de produire 2,5 millions de tonnes de GNL (Gaz naturel liquéfié) par an. Dans sa deuxième phase, GTA va produire près de 5 millions de tonnes de GNL par an avec la perspective d’aller jusqu’à 10 millions de tonnes

Quant au projet pétrolier de Sangomar, il a une capacité de production de 100 000 barils de pétrole par jour. Sangomar présente aussi un volume gazier compris entre 60 et 100 millions de pieds cubes. S’agissant de Yakaar Teranga, il devrait fournir près de 140 milliards mètres cubes.

Au total, le Sénégal dispose de 910 milliards de m3 de réserves de gaz.

Quelles retombées financières ?

Au Sénégal, les projections de recettes attendues de l’exploitation des hydrocarbures, provenant des projets GTA et Sangomar, tablent sur un montant global de près 59,16 milliards FCFA ( soit un mois d’exploitation) en 2023. Pour l’année 2024, les ressources pétrolières et gazières devraient rapporter 327,28 milliards FCFA, puis 501 milliards FCFA 2025.  

La répartition de ces ressources est déjà fixée par un projet de loi passée à l’Assemblée nationale, le 21 décembre 2021. Ainsi 90% des ressources mobilisées grâce au pétrole et au gaz alimenteront annuellement le budget de l’Etat pour financer le développement du pays.

10% des ressources sont allouées à un fonds intergénérationnel. Elles sont dédiées aux générations futures et ne seront utilisées qu’en cas de force majeure.

Sur le plan macroéconomique, l’un des effets immédiats de l’exploitation pétrolière et gazière sera l’évolution du taux de croissance à 10% en 2024.

Promouvoir le mix énergétique

Le Sénégal, qui est à un taux d’électrification de 80,5% vise l’accès universel à l’horizon 2025. Dans cette ambition, le pays mise beaucoup sur les ressources pétrolières et gazières à travers la stratégie  » Gas to Power « . Elle met l’accent sur les énergies renouvelables et propres, avec la conversion de certaines centrales existantes en centrales à double combustible.

 » Avec la mise en œuvre prochaine de la stratégie du  » Gas to Power « , nous comptons non seulement très rapidement accroître nos capacités de production avec la conversion de nos centrales au gaz pour la génération d’électricité, mais également et surtout baisser nos facteurs de production pour rendre notre économie beaucoup plus compétitive et soutenir davantage les ménages « , a dit le ministre du Pétrole et du Gaz dans un interview accordée au quotidien national le Soleil.

Les autres impacts attendus, selon le ministre, de l’exploitation pétrolière et gazière sont le développement de l’industrialisation et la réduction du coût de l’électricité.

L’enjeu de la diversification de l’économie

Le Sénégal ne veut pas uniquement miser le pétrole et le gaz. Il compte en faire un moteur de croissance selon une note reçue de la Direction générale de planification des politiques économiques (DGPPE).

Pour son directeur général, Mouhamadou Bamba Diop, une diversification de l’économie s’impose.  » L’exploitation du pétrole est une aubaine mais il faut qu’on poursuive en parallèle le processus de diversification de l’économie. On ne veut pas simplement une économie pétrolière car l’histoire africaine en matière de pétrole et de gaz n’a pas été heureuse « , estime M. Diop.

À côté, ajoute-t-il, il faudra aussi poursuivre le processus de transformation structurelle en perspective de la création d’emplois et l’autonomisation des femmes.  » Il faut créer plus d’emplois pour les jeunes. Et pour cela, il faut faire beaucoup plus de croissance économique. Et cette croissance forte et durable, on ne pourra l’avoir que si le processus de transformation structurelle se poursuit. Et pour poursuivre cette transformation structurelle, nos analyses et nos réflexions internes pense qu’il faut consolider trois facteurs, renforcer le capital humain dans sa diversité, une forte implication des femmes dans le marché du travail « , indique le DG de la DGPPE.Mouhamadou Dieng

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