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Conservation–Patrimoine historique : Le Sénégal s’oriente vers la digitalisation

https://lequotidien.sn Le ministre de la Culture et du patrimoine historique s’engage dans un programme de digitalisation de ses archives, a informé Aliou Sow. Selon lui, dans les jours à venir, à travers un partenariat développé avec des amis du Sénégal, le gouvernement va lancer le programme de digitalisation du patrimoine historique.  En matière de gestion du patrimoine historique, mais également des fonds documentaires, le Sénégal est totalement dépendant, a regretté Aliou Sow, ministre de la Culture et du patrimoine historique. Un fait colonial, selon le ministre, que le Sénégal compte très vite corriger. «L’âme d’une Patrie ce sont ses archives, ses faits documentés et bien préservés», a souligné le ministre de la Culture et du patrimoine, qui s’exprimait lors du clap de lancement du film de Moe Sow, intitulé  : 1776  : Ceerno Syleymaan Baal, au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose. «Les archives du Sénégal ont souffert de l’absence d’une préservation de qualité. Mais heureusement aujourd’hui, la digitalisation nous permet de nous rattraper, de nous réinventer et de rectifier ce qui peut l’être», souligne Aliou Sow. A l’en croire, le chef de l’Etat Macky Sall, en changeant l’appellation du département du ministère de la Culture qui était jadis ministère de la Culture et de la communication, en lui donnant une nouvelle orientation (ministère de la Culture et du patrimoine historique), insiste particulièrement sur la dimension patrimoine historique et s’engage dans un programme de digitalisation de ses archives. Il informe que dans les jours à venir, à travers un partenariat développé avec des amis du Sénégal, le gouvernement va lancer le programme de digitalisation du patrimoine historique. Dans un débat mondial, marqué par la restitution des œuvres volées ou injustement rapatriées en Occident, le ministre Aliou Sow estime que le Sénégal est dans un contexte favorable à des négociations lui permettant d’accéder et de récupérer ses archives. «Sachez-le très bien, les archives, qui sont trop défavorables à leurs détenteurs, ne seront pas facilement mises à la disposition de ceux-là qui pourront reconstituer les grandes vérités des rapports de forces», a-t-il précisé. Dans le passé, il y a aussi eu des faits de domination, mais le plus important, c’étaient les faits de résistance. «On est assez dépendants, mais je pense que de plus en plus, même en Occident, des partisans et des militants de la vérité veulent que l’histoire tronqué prenne fin et que la vérité soit mise en avant», a-t-il laissé entendre, car estimant que le récit mémoriel, tronqué, ne peut plus persister et durer. Le ministre d’ajouter, pour le regretter, «ce que nous ne contrôlons pas, nous ne pouvons que négocier. Et c’est là où la diplomatie culturelle du Sénégal est attendue», dit-il.

«Nous avons l’ambition d’avoir une cité du cinéma»

Pour le ministre, Aliou Sow, l’ambition du Sénégal aujourd’hui, c’est de retrouver ses archives et le Sénégal aura des alliés, des partisans pour pouvoir recréer ce qui doit l’être de la manière la plus fidèle aux faits du passé. «Nous avons l’ambition d’avoir une cité du cinéma», a-t-il lancé. En ce sens, il estime que la réécriture crédible et conforme à la réalité du Sénégal, à travers l’Histoire générale du Sénégal, est une belle opportunité pour le Sénégal de pouvoir remettre au goût du jour, ce que la jeunesse ignore. Aliou Sow de rappeler également que le Sénégal a des héros, des faits de gloire, une histoire, une narration historique à partager avec cette jeune génération pour qu’elle s’approprie cette histoire de grande valeur, qu’elle soit décomplexée, mais aussi qu’elle sache qu’elle a beaucoup de choses à valoriser, à partager dans le cadre du dialogue des civilisations et des cultures. Par ailleurs, concernant la rédaction en cours de l’Histoire générale du Sénégal, instituée et encouragée par le chef de l’Etat, il plaide pour qu’on revisite et révise le contenu des enseignements surtout, dit-il, en science politique, en valeur démocratique, en civilisation et en littérature. «Aujourd’hui, tout le monde est d’accord que la charte du Mandé n’est ni une fiction ni un récit nostalgique, mais il s’agit de faits réels et qui sont démontrés», renseigne le Pr Aliou Sow. «Si on révise le passé avec rigueur, on se rend compte que la révolution du Fouta est bien antérieure et a porté des valeurs plus fortes, plus robustes et de la meilleure des manières au 18ème siècle ». Rappelant les principes et valeurs qu’incarnés Ceerno Sileymaan Baal, Aliou Sow estime que tout cela mérite d’être revisité. «Autant que la révolution du Fouta, cette démarche est également révolutionnaire, positivement patriotique, mais aussi intellectuellement audacieuse. Elle est à célébrer et à soutenir», souligne-t-il pour magnifier le travail de Moe Sow, le réalisateur du film sur Ceerno Souleymane Baal. Par Ousmane SOW