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L’adaptation de l’Afrique au changement climatique offre des opportunités d’investissement de 100 milliards $ d’ici 2040 (IFC)

(Agence Ecofin) – Les opportunités d’investissement les plus prometteuses se trouvent dans des pays à faible revenu. Elles concernent notamment les cultures résistantes aux aléas climatiques, l’assurance récolte, les systèmes d’irrigation et la construction de digues pour prévenir les inondations côtières. Les opportunités d’investissement dans l’adaptation au changement climatique offertes au secteur privé en Afrique pourraient atteindre 100 milliards de dollars d’ici 2040, selon un rapport publié le 9 novembre par la Société financière internationale (IFC). Intitulé « L’adaptation aux catastrophes naturelles en Afrique  : Quel est l’intérêt pour le secteur privé ? », le rapport précise que ce chiffre, qui correspond à 5 milliards de dollars par an, constitue une estimation qui ne prend en considération que les opportunités d’investissement commercialement viables et qui dépend de la disponibilité des technologies nécessaires et d’un climat d’investissement favorable. Pour estimer les opportunités d’investissements initiaux potentiels au niveau de chacun des 43 pays africains étudiés, les auteurs du rapport ont pris pour hypothèse un retour sur investissement à long terme de 8 %, soit le seuil utilisé par l’IFC pour décider ou non de réaliser de nouveaux investissements. Filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, l’IFC indique cependant que ses estimations se basent sur les investissements initiaux nécessaires au niveau de chaque pays pour compenser les pertes dues aux sécheresses et aux inondations, dans l’hypothèse où la gravité et la fréquence de ces événements restent inchangées au cours des vingt prochaines années. « Ces catastrophes étant susceptibles de devenir plus fréquentes et plus graves à l’avenir, les besoins d’investissement devraient être encore plus importants », souligne l’institution. Le rapport souligne que l’Afrique est le continent le plus vulnérable au changement climatique, en raison notamment de sa forte dépendance à l’égard de l’agriculture pluviale et de sa capacité limitée à répondre et à s’adapter aux événements climatiques extrêmes.

Mécanismes de partage des risques

Entre 1990 et 2019, le continent a connu 1107 inondations et sécheresses, qui ont causé près de 44 000 décès et au moins 14 milliards de dollars de dommages aux cultures, aux élevages et aux biens. Depuis 1990, les sécheresses et les inondations ont ainsi entraîné une baisse moyenne du PIB des pays africains de 0,7 et 0,4 %, respectivement. Ces pertes économiques sont d’autant plus importantes que la plupart des gouvernements africains ne disposent pas de la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour s’adapter à la nouvelle réalité climatique. Dans ce contexte, les investissements publics ne suffiront pas à répondre aux besoins du continent en matière d’adaptation au changement climatique, ce qui rend l’implication du secteur privé indispensable. Le rapport révèle d’autre part que les opportunités offertes aux investisseurs privés dans le domaine de l’adaptation au changement climatique en Afrique concernent notamment la plantation de variétés de cultures résistantes aux aléas climatiques, l’assurance récolte pour les agriculteurs, les systèmes d’irrigation pour protéger les cultures de la sécheresse, les données climatiques et les systèmes d’information, ainsi que la construction de digues pour prévenir les inondations côtières ou encore l’aide aux agriculteurs pour qu’ils se tournent vers des secteurs de l’agro-industrie moins vulnérables aux catastrophes naturelles. L’une des conclusions les plus surprenantes du rapport est que les opportunités d’investissement les plus prometteuses se trouvent dans des pays à faible revenu, notamment l’Eswatini, le Malawi, la Namibie, le Niger et la Mauritanie. Dans chacun de ces pays, les investissements potentiels commercialement viables pourraient représenter plus de 1 % de leur PIB la première année. L’IFC estime par ailleurs que les institutions de financement du développement ont un rôle essentiel à jouer pour encourager l’investissement privé grâce à des mécanismes de partage des risques. Elle indique, dans ce cadre, que son partenariat avec le groupe israélien spécialisé dans les technologies de micro-irrigation constitue un exemple des initiatives visant à soutenir l’investissement privé dans l’adaptation au changement climatique en Afrique. Ce partenariat a débouché sur l’installation de systèmes d’irrigation goutte-à-goutte alimentés grâce à l’énergie solaire dans des parcelles agricoles au Niger, qui ont permis aux agriculteurs locaux de réaliser des économies d’eau allant jusqu’à 55% et d’améliorer leurs rendements.