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Malgré son énorme potentiel,l’Afrique n’a attiré que 0,6% des investissements dans les énergies renouvelables en 2021 (BNEF)

(Agence Ecofin) – Les combustibles fossiles représentaient 75 % de l’électricité produite en Afrique en 2021. L’hydroélectricité continue de jouer un rôle important, alors que l’éolien et le solaire ne répondent aux besoins du continent qu’à hauteur de 5%.  A contre-courant de la tendance mondiale, les investissements dans les énergies renouvelables en Afrique se sont limités à 2,6 milliards de dollars en 2021, atteignant ainsi leur plus bas niveau depuis 2011, selon un rapport publié le 9 novembre par le cabinet de recherche Bloomberg New Energy Finance (BNEF). Ce rapport révèle que 2,6 milliards de dollars de capitaux seulement ont été injectés dans des projets d’énergies renouvelables (éolien, solaire, géothermie, hydroélectricité, etc.) en Afrique durant l’année écoulée. En baisse 35% par rapport à l’année précédente, ce montant ne représente que 0,6 % des 434 milliards de dollars investis dans les énergies renouvelables à travers la planète en 2021.

A l’échelle mondiale, les investissements dans les énergies renouvelables ont grimpé de 9 % sur un an pour atteindre leur plus haut niveau historique l’an dernier.

Publié à l’occasion de la Conférence de l’ONU sur le climat à Charm El-Cheikh (COP27), le rapport souligne également que les investissements déployés pour l’éolien, le solaire, la géothermie et d’autres projets d’énergies renouvelables sont fortement concentrés dans une poignée des pays du continent. L’Afrique du Sud, l’Egypte et le Maroc représentent depuis 2010 près des trois quarts de l’ensemble des investissements dans les énergies renouvelables, soit un montant global de 46 milliards de dollars. L’ensemble des autres pays africains n’ont reçu que 16 milliards de dollars durant cette même période. Conséquence  : les combustibles fossiles (gaz, charbon et pétrole) représentaient 75 % de l’électricité produite en Afrique en 2021. L’hydroélectricité continue de jouer un rôle important (18 % de la production) alors que l’éolien et le solaire ne répondent aux besoins du continent en électricité qu’à hauteur de 5%.

Manque de connaissance des opportunités

L’Afrique dispose pourtant d’un gigantesque potentiel dans le domaine des énergies propres.  Alors que son potentiel solaire est le plus élevé à l’échelle mondiale, le continent n’abrite que 1,3 % de la capacité solaire installée à travers la planète. Le rapport identifie d’autre part les barrières qui limitent les investissements dans les énergies renouvelables sur le continent. Il s’agit notamment du manque de connaissance des opportunités dans le secteur de la part des investisseurs nationaux, d’une planification défaillante pour favoriser l’expansion des réseaux électriques et de l’absence de pratiques cohérentes en matière d’approvisionnement en énergie propres. 86% des pays africains ont fixé des objectifs à atteindre en matière de déploiement des énergies renouvelables à long terme, mais la mise en œuvre de mécanismes garantissant la réalisation de ces objectifs demeure très faible. La moitié des pays africains ont également mis en place des cadres réglementaires encourageant le lancement d’appels d’offres relatifs à des investissements dans des projets d’énergies propres, mais beaucoup moins ont effectivement lancé avec succès ce genre d’appels d’offres. Le mécanisme du comptage net (ou de facturation nette), qui permet aux propriétaires de systèmes solaires d’être rémunérés pour la production excédentaire qu’ils réinjectent dans le réseau, n’est, quant à lui, appliqué que dans 29 % des pays africains. Pour accroître les investissements dans les énergies renouvelables, Bloomberg New Energy Finance suggère d’encourager les établissements de crédits et les fonds d’investissements africains à jouer un rôle plus significatif en capitalisant sur leur connaissance approfondie des besoins locaux, et à servir d’intermédiaires entre les investisseurs internationaux et les communautés locales. Le rapport appelle par ailleurs les pays africains à orienter leurs investissements vers les systèmes solaires hybrides décentralisées qui sont en passe de démontrer leur efficacité dans plusieurs pays, dont l’Inde, et à s’inspirer de l’expérience du Mexique, où les autorités ont réussi à accroître la part des énergies renouvelables dans leur mix énergétique grâce à la mobilisation des banques de développement nationales.