Pour faire de la politique dans ce pays, il faut être solide, mentalement. Mais je suppose que c’est partout pareil dans le monde. S’il y a un petit mérite que l’on peut concéder à nos politiciens, c’est celui-là : leur capacité de prendre des coups (et d’en donner).
Pour suivre l’actualité « polotik » aussi, il faut être solide, mentalement. Savoir rester lucide. Ne se laisser surprendre par aucune décision, aussi incongrue, aussi tordue soit-elle.
Faire la politique (ou polotik) au Sénégal, c’est aussi maîtriser l’art des contorsions. Avaler tout ce qu’on a vomi hier ; défendre tous ceux qu’on fustigeait avant-hier ; s’allier avec ceux qu’on avait désigné pour la potence la saison d’avant ; accepter l’inacceptable et justifier l’injustifiable, toujours ! Faire tout ceci comme si de rien n’était.
Pour comprendre ces contorsions aussi, il faut être fort, mentalement.
Faire la politique au Sénégal, c’est toujours promettre le meilleur au peuple quand on s’oppose et se réserver le meilleur lorsqu’on a fini de… s’installer.
Enfin, faire la politique au Sénégal, c’est être sur d’avoir son petit cercle de courtisans-laudateurs bruyants qui, matin, midi, soir, justifient tous les errements et toutes les inepties !
C’est Feu Béchir Ben Yahmed, fondateur de J.A (paix à son âme, je le cite de mémoire) qui disait qu’une des grandes décisions dans sa vie, qu’il ne regrette pas, c’est de ne pas être entré en… politique. C’est un choix de sagesse, surtout si comme lui, on avait un nom et une certaine influence.
Je vois d’ici la réponse des politiciens (les encagoulés et les assumés) : si vous ne faites pas la politique, d’autres la feront et auront en main votre destinée. C’est un leurre, une illusion. Seul Allah est maître des destins. Qu’il sauve notre pays des errements politiques et des manipulations politiciennes.
Bon début de semaine.
