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Des décideurs listent les atouts pouvant faire de Dakar une ‘’place financière de référence’’

Dakar, 16 fév (APS) – Le Sénégal a les ‘’atouts’’ qu’il faut pour faire de Dakar ‘’une place financière de référence’’, ont soutenu, jeudi, dans la capitale sénégalaise, plusieurs personnalités, dont des membres du gouvernement sénégalais, des dirigeants d’institutions financières et d’acteurs de divers secteurs économiques. Ils prenaient part aux ‘’assises de l’entreprise’’, une rencontre de deux jours (16 et 17 février) organisée par le Conseil national du patronat (CNP).

Comment ‘’bâtir une économie plus inclusive, forte et compétitive’’ et ‘’construire durablement un écosystème financier’’, qui s’appuient sur ‘’une place financière de référence’’ ?

Le CNP a invité des dirigeants d’institutions financières et des acteurs de divers secteurs économiques à répondre à la question, sous la présidence du Premier ministre, Amadou Ba. Ahmadou Al Aminou Lo, le directeur national de la BECEAO pour le Sénégal, estime que le pays, sous la houlette de l’UEMOA dont il est membre, a plusieurs avantages dans ce domaine. ‘’L’UEMOA présente beaucoup d’atouts […] Nous avons le soubassement nécessaire’’, a dit M. Lo, ajoutant que ‘’toutes les conditions sont réunies, concernant la place financière de Dakar’’. Dakar dispose, grâce à l’organisation communautaire de huit pays membres, d’un marché monétaire et financier et d’‘’une administration bancaire et financière uniforme et basée sur des standards internationaux’’, selon Ahmadou Al Aminou Lo. La BOAD, la banque de développement des pays membres de l’UEMOA, et la Commission de l’UEMOA contribuent à faire de Dakar ‘’une place financière de référence’’, a-t-il assuré. Mamadou Bocar Sy, le directeur général de la Banque de l’habitat du Sénégal, est convaincu, lui, que ‘’nous sommes déjà une place financière de référence’’. ‘’Une place qui attire’’, a souligné M. Sy. Dakar est favorable à l’activité financière dans la mesure où des banques de plusieurs pays africains, dont le Burkina Faso et l’Algérie, viennent s’installer au Sénégal, a-t-il argué. Mamadou Moustapha Ba, le ministre des Finances et du Budget, est du même avis. Le Sénégal est la deuxième économie de l’espace UEMOA et le troisième pays le plus important de l’espace CIMA, la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (14 pays membres), a-t-il relevé. ‘’On fera une réforme de la fiscalité’’ pour rendre le secteur financier plus attractif, a promis le ministre des Finances et du Budget. Sa collègue chargée de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr, a lancé un appel au renforcement des capacités des acteurs financiers, ‘’pour avoir des personnes compétentes et des financements intéressants, qui permettent de développer notre économie’’. ‘’Nous devons attirer les financements vers des secteurs d’activité attractifs. Il faut avoir une vision en nous disant par exemple que nous voulons avoir la première place financière de la région dans cinq ans’’, a proposé Mme Sarr.

‘’Beaucoup de ressources à capter’’

Samba Sy, le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, estime, pour sa part, qu’‘’il faut être particulièrement vigilant pour préserver la stabilité’’ du pays d’abord. L’économiste, député (opposition) et ancien fonctionnaire international Mamadou Lamine Diallo est d’avis que ‘’les potentialités sont là’’, qui peuvent faire de Dakar ‘’une place financière de référence’’. Mais ‘’comment y arriver ?’’ s’est demandé M. Diallo. Abdoulaye Baldé, le directeur général de l’APIX, l’agence chargée des investissements et des grands travaux de l’Etat, a présenté un arsenal juridique sénégalais conforme, selon lui, aux normes de l’UEMOA et aux standards internationaux. Un ‘’business plan’’ relatif à la place financière de Dakar sera finalisé par l’APIX dans les trois prochains mois, a promis M. Baldé. La position géographique du Sénégal, l’environnement sénégalais des affaires et la présence de nombreuses institutions régionales et internationales dans la capitale sénégalaise sont des atouts à exploiter, selon le directeur général de l’APIX. Pour faire de Dakar une importante place financière, estime le Premier ministre, ‘’il faut que les chantiers progressent, il faut que nous roulions plus vite et bien, afin que nos prévisions en matière de croissance puissent se réaliser’’. Il existe au Sénégal ‘’beaucoup d’épargne non captée, hors circuit, qu’il faut mettre dans les circuits formels de l’économie’’, a souligné Amadou Ba. Il ajoute qu’il y a ‘’beaucoup de ressources à capter pour développer l’épargne intérieure’’. Le chef du gouvernement assure que le PAP 3, le troisième plan d’actions prioritaires du Plan Sénégal émergent, ‘’est orienté vers la mobilisation des ressources et l’investissement privé’’, ce dont le secteur privé doit tirer profit. Le gouvernement sera très attentif aux recommandations qui seront faites au cours des ‘’assises de l’entreprise’’, a assuré Amadou Ba.ESF/SMD