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Il y a un an jour pour jour, Macky Sall, dans un ultime coup de force désespéré, donnait un coup d’accélérateur au processus révolutionnaire entamé depuis 2021. Sa décision du 3 février 2024 d’abroger le décret convoquant le corps électoral et de reporter l’élection présidentielle a marqué une rupture brutale, un basculement du régime dans l’arbitraire absolu. Cette tentative de confiscation du pouvoir a été perçue comme une trahison, provoquant une réaction populaire massive.

Le Sénégal a alors connu un tournant décisif, aboutissant à l’élection de Bassirou Diomaye Faye, figure de la contestation, le 24 mars 2024. Mais cette élection ne fut pas une simple alternance politique : elle a consacré une véritable révolution, marquant la fin d’une époque d’autoritarisme rampant et l’avènement d’un nouveau paradigme politique.

Cette dynamique révolutionnaire se distingue par trois dimensions essentielles : une révolution démocratique, marquée par une refondation institutionnelle, une révolution citoyenne, animée par un peuple mobilisé et exigeant, et une révolution populaire, impulsée par les classes marginalisées en quête de justice sociale et économique.

Nous sommes ainsi dans un moment de rupture historique où l’État, le pouvoir et la société se réorganisent sur de nouvelles bases. Comment cette transformation se matérialise-t-elle ? Quels en sont les fondements et les défis ? Cette analyse montrera d’abord en quoi cette révolution est avant tout démocratique, en redéfinissant les institutions et la gouvernance. Ensuite, nous verrons comment elle est citoyenne, en réaffirmant le rôle du peuple comme acteur central du changement. Enfin, nous mettrons en lumière sa dimension populaire, qui replace les laissés-pour-compte au cœur du projet national.

Définir le moment révolutionnaire : les concepts de révolution, démocratie et citoyenneté

Avant d’analyser les transformations en cours, il est essentiel de poser les bases conceptuelles qui permettent de qualifier ce moment comme une véritable révolution.

La révolution, au sens historique et politique, est un processus de rupture avec un ordre établi, visant à en instaurer un nouveau fondé sur des principes radicalement différents. Elle se distingue d’une simple alternance par son impact profond et durable sur les institutions, l’économie et la société. Ce qui se passe au Sénégal dépasse un changement de régime : c’est une réinvention de la gouvernance, portée par une mobilisation populaire inédite.

La démocratie, souvent réduite à l’exercice électoral, est en réalité un mode de gouvernance où le pouvoir est supposé appartenir au peuple. Dans son idéal-type, elle implique des institutions fortes, des mécanismes de participation élargis et une reddition des comptes permanente. La révolution en cours au Sénégal s’inscrit dans cette logique : elle cherche à restituer au peuple sa souveraineté et à faire de l’État un instrument au service de l’intérêt général.

Quant à la citoyenneté, elle dépasse la simple possession d’un statut juridique pour désigner l’engagement actif des individus dans la vie publique. Au Sénégal, nous assistons à une véritable réappropriation du débat politique par les citoyens, qui ne veulent plus être de simples électeurs, mais des acteurs déterminants de la gouvernance.

La relation entre révolution et démocratie est marquée par une tension historique. Platon mettait en garde contre les dérives démocratiques, les voyant comme un chemin vers la tyrannie, tandis que Nietzsche dénonçait la démocratie moderne comme un affaiblissement des sociétés. De son côté, Spengler considérait la démocratie comme une idée occidentale, inadaptée à certaines civilisations. Pourtant, l’histoire contredit cette vision eurocentrée. Jomo Kenyatta et Nelson Mandela ont démontré que bien avant la colonisation, des modèles démocratiques basés sur le consensus et la participation existaient en Afrique. De son côté, Amartya Sen, en analysant l’expérience indienne, a montré que la démocratie pouvait s’enraciner dans des traditions locales bien avant son imposition par l’Occident. La révolution sénégalaise s’inscrit dans cette continuité, en réaffirmant la souveraineté populaire comme fondement du pouvoir.

C’est cette conjonction de rupture institutionnelle, de réengagement populaire et de refondation de l’État qui permet de qualifier la situation actuelle de révolution démocratique, citoyenne et populaire.

Une révolution démocratique : refonder l’État et la gouvernance

L’accession de Bassirou Diomaye Faye au pouvoir n’a pas été une simple victoire électorale, mais l’aboutissement d’un combat pour la démocratie et la souveraineté populaire. Son élection a été le symbole d’un rejet total des dérives du régime précédent et l’expression d’une volonté populaire de refondation des institutions. Comme l’a affirmé le Président Faye, « Nous devons bâtir un État souverain, transparent et résolument tourné vers l’intérêt général. »

Dès son investiture, son gouvernement a engagé une série de réformes structurelles pour transformer la gouvernance et instaurer une administration plus performante et responsable. L’un des chantiers prioritaires est la modernisation de l’administration publique, avec la digitalisation des services et l’introduction d’une gestion axée sur la performance et la redevabilité.

Le Premier ministre Ousmane Sonko, figure centrale de cette révolution, a insisté sur la nécessité d’une rupture profonde avec les pratiques anciennes : « Nous ne pouvons pas parler de changement sans une moralisation de la vie publique et une gestion rigoureuse de nos ressources. » C’est pourquoi le gouvernement a lancé un programme ambitieux de transparence budgétaire, de lutte contre la corruption et de rationalisation des dépenses publiques.

Dans cette optique, la Vision Sénégal 2050 a été adoptée comme boussole de l’action publique. Ce programme stratégique repose sur quatre axes fondamentaux : la souveraineté économique, l’aménagement équilibré du territoire, le renforcement du capital humain et la bonne gouvernance. L’administration ne sera plus un outil au service d’une élite, mais un moteur de développement national, avec une décentralisation effective qui implique davantage les collectivités locales.

Le Sénégal vit, depuis l’accession au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, un moment historique marqué par une refonte systémique des institutions, une réappropriation citoyenne des politiques publiques et une quête collective de souveraineté. Les récentes décisions prises lors des Conseils des ministres des 22 et 29 janvier 2025 illustrent cette dynamique révolutionnaire, où démocratie, engagement citoyen et aspirations populaires convergent pour redéfinir les fondements de l’État.

Une révolution citoyenne : un peuple acteur du changement

Au cœur de cette mobilisation, des groupes longtemps marginalisés et la petite bourgeoisie intellectuelle – jeunesse urbaine, enseignants, personnels paramédicaux, employés de bureau, petits commerçants, ouvriers du BTP, employés du commerce, artisans et ndongos daaras – ont porté les revendications populaires face aux injustices économiques et sociales, accélérant ainsi la remise en question du système en place.

En réponse, le gouvernement Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko a fait de la participation citoyenne un pilier de sa gouvernance. Pour la première fois, des consultations publiques et plateformes participatives permettent aux citoyens d’influencer les décisions nationales, instaurant une nouvelle norme de transparence et de contrôle démocratique.

Mais cette révolution est aussi culturelle. Elle rompt avec un modèle où l’État décidait seul et instaure une démocratie vivante et interactive, où dirigeants et citoyens co-construisent les politiques publiques.

Dans cette dynamique, la territorialisation des politiques publiques devient essentielle. Le Président Faye insiste sur l’équité régionale, avec des initiatives comme le Programme national d’accès au logement (PNALRU) et la sécurisation des sites touristiques, moteurs de développement local et d’emplois.

Enfin, cette révolution s’accompagne d’un virage économique stratégique. Le gouvernement parie sur le consommer local et le soutien aux PME, réduisant ainsi la dépendance aux importations et renforçant la souveraineté économique. Ce recentrage ne vise pas seulement un changement politique, mais une transformation sociale et structurelle, garantissant une meilleure répartition des ressources et l’autonomisation des populations.

Une révolution populaire : un projet inclusif et souverain

La révolution sénégalaise dépasse le cadre politique pour incarner un éveil populaire. Le peuple, refusant d’être un simple spectateur, exige une gouvernance participative et transparente. Face à cette pression, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko a placé la participation citoyenne au cœur des réformes, avec des consultations publiques et plateformes participatives donnant aux citoyens un réel pouvoir d’influence sur les décisions nationales.

Cette transformation ne se limite pas aux institutions : elle marque aussi une rupture culturelle avec un pouvoir autrefois centralisé. Une démocratie interactive émerge, où les dirigeants sont redevables et où chaque citoyen devient un acteur actif des politiques publiques.

L’urgence sociale est une priorité immédiate. Pour protéger les ménages modestes, le Président Faye a engagé une lutte contre la spéculation, garantissant un approvisionnement régulé des marchés. Sur le plan économique, le secteur touristique est perçu comme un levier majeur pour l’emploi et la croissance.

En alliant réformes structurelles et mesures d’urgence, le Sénégal amorce une transformation profonde et durable. Cette révolution populaire ne se résume pas à des discours, mais se concrétise à travers des actions tangibles visant une société plus juste, souveraine et inclusive.

Sous la direction de Bassirou Diomaye Faye et d’Ousmane Sonko, le Sénégal vit bien une révolution triple : démocratique, par sa quête de transparence et de souveraineté ; citoyenne, par l’inclusion des territoires et des acteurs locaux ; populaire, par son ancrage dans les urgences sociales. Si les défis restent immenses (dette publique, héritage du passé, pression internationale, etc.), cette dynamique incarne une rupture avec les modèles du passé et une réappropriation sans précédent du destin national par les Sénégalais eux-mêmes. Comme le résume le président Faye : « La Vision Sénégal 2050 fait le pari du secteur privé national et d’une économie endogène » – un pari audacieux, mais nécessaire pour une révolution en marche.