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Rencontre des Parlementaires Africains Francophones

ALLOCUTION DE MONSIEUR MINISTRE DE LA SANTE ET DE L’HYGIENE PUBLIQUE

                                              AZALAI, 21 octobre 2025

Honorable Monsieur le Vice-Président de l’Assemblée nationale,
Honorable Madame la Présidente de la Commission Santé, Affaires sociales et solidarité nationale de l’Assemblée nationale du Sénégal
Honorables députés et Présidents de commission nationale de la santé des Assemblées Nationales de l’Afrique francophone,
Excellence Madame l’Ambassadeur de France au Sénégal,
Honorables députés,
Mesdames et Messieurs les représentants des institutions régionales et internationales, Chers partenaires techniques et financiers,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs, en vos rangs, titres, grades, et fonctions
Tout protocole observé.

Au nom du Président de la République du Sénégal, son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, du Président de l’Assemblée Nationale Elhadji Malick Ndiaye, du Premier Ministre Ousmane Sonko et du peuple sénégal, c’est un immense honneur de procéder à l’ouverture de cette rencontre des parlementaires de l’Afrique francophone, portant sur le financement des programmes de lutte contre la TB, le Paludisme et le VIH.

Le thème de la rencontre, « Financer l’avenir : Mobiliser le leadership parlementaire en faveur des systèmes de santé durables pour éradiquer le VIH/SIDA, la Tuberculose et le paludisme en Afrique » est en parfaite adéquation avec le sursaut du continent déterminé à vaincre ces trois fléaux qui ont fait beaucoup de victimes et ralenti le développement économique et sociale de l’Afrique.
Ce thème exprime également la volonté partagée de placer la santé au cœur des priorités publiques et de renforcer la gouvernance financière du secteur, en cohérence avec la Vision Sénégal 2050 et la LPS 2025-2029.

Sous la vision de son Excellence Monsieur le Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye dans le cadre de l’Agenda National de Transformation 2050, la santé et le capital humain constituent le socle du développement équitable et durable du Sénégal.

Réaliser des systèmes de santé durables requiert des ressources financières conséquentes et pérennes qui passent immanquablement par la mobilisation accrue des financements domestiques. Seuls 5 % des pays africains respectent l’engagement d’Abuja de consacrer 15 % du budget à la santé, (OMS, 2023) pendant que 44% des ménages contribuent au financement de leur propre santé. A titre d’exemple, le Rwanda est à 15,8% alors que le Sénégal se situe à 10%.

Toutefois, avec la mobilisation de tous les acteurs et les différents appels lancés de Cotonou à Dakar en passant par Abidjan, le financement domestique durable devient un levier sur lequel les pays francophones africains veulent s’appuyer pour réaliser des systèmes de santé inclusifs, résilients avec une offre de soins de qualité respectant l’équité sociale et territoriale.
Dans cette dynamique les élus du continent se sont engagés à :
➢ Accroître les financements domestiques pour la santé, en particulier pour l’élimination du paludisme, du VIH et de la tuberculose ;
➢ soutenir les réformes et lois garantissant un système de santé plus solide, équitable et accessible à tous ;
➢ mobiliser le secteur privé et la diaspora pour assumer leur rôle dans la lutte contre les pandémies.

Dans cette perspective, il a été lancé un appel solennel aux donateurs, gouvernements partenaires, investisseurs philanthropiques et leaders du secteur privé africain, les invitant à s’engager pleinement afin que l’élimination des grandes maladies infectieuses d’ici 2030 devienne une réalité.

Malgré les progrès remarquables accomplis ces dernières décennies, la bataille est encore loin d’être gagnée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : des milliers de décès évitables, des diagnostics tardifs, des ruptures de traitement, et une dépendance persistante aux financements extérieurs.

Mais avec l’engagement politique actif de nos autorités et l’expertise disponible, l’espoir est aussi permis. Cette présente réunion en est la preuve éclatante. En outre, l’Unité Africaine, à travers CDC-Africa et AUDA NEPAD, est en train de prendre en charge ces ambitions de nos Chefs d’Etats qui ont décidé de rompre définitivement la dépendance financière relative à la lutte contre les maladies les plus prévalentes en Afrique.

Je salue ici l’initiative du Global TB Caucus, de COPEMA, de la Plateforme parlementaire mondiale sur le VIH, et de tous les partenaires qui ont rendu cette rencontre possible. Je salue également la mobilisation des commissions santé des parlements francophones, qui jouent un rôle crucial dans la budgétisation, le contrôle de l’action publique et le plaidoyer.

Mesdames, Messieurs,
Le thème qui nous rassemble « Financer l’avenir » est un appel à l’action. Il nous invite à réinventer nos modèles de financement, à renforcer la souveraineté sanitaire de nos États, et à placer les besoins des populations au cœur de nos stratégies.

Le Sénégal, en tant que pays hôte, réaffirme son engagement à :
✓ promouvoir un diagnostic de proximité, accessible et équitable.
✓ soutenir les technologies innovantes pour accélérer l’élimination de ces trois maladies.
✓ renforcer les partenariats multisectoriels, en intégrant les voix de la société civile, des jeunes, des femmes et des communautés les plus touchées.

Ensemble, nous pouvons bâtir un système de santé résilient, arrimé aux standards internationaux et centré sur les valeurs africaines. La lutte contre ces trois pathologies n’est pas seulement une mesure de santé publique : c’est un acte de justice, d’équité et de lutte contre la pauvreté et l’injustice sociale.

Nous devons pour ce faire :
i) renforcer la confiance des communautés ;
ii) garantir la continuité des financements domestiques ;
iii) encourager les investissements du secteur privé et de la diaspora africaine ;
iv) et promouvoir les innovations locales en matière de financements domestiques.

Une Afrique capable de financer ses programmes et de protéger la santé de ses populations est une Afrique capable d’assurer sa souveraineté sanitaire.

Je suis convaincu que cette rencontre de Dakar qui est le prolongement de celui de Cotonou aboutira à des recommandations concrètes, réalistes et ambitieuses pour traduire la volonté d’une Afrique qui agit, qui investit et qui protège sa population face aux défis que constituent ces trois maladies.

C’est sur cette note d’espérance et d’engagement politique que je déclare ouverte la rencontre des Présidents des Commissions Santé d’Afrique francophone sur le financement durable pour l’élimination du VIH, de la tuberculose et du paludisme.

Je vous remercie de votre aimable attention