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7 octobre 1928 : Naissance de Dé (Deh) Momar Ngary — parfois écrit Gary— à Thiaye Fally (département de Mbacké). Ngary signifie Taureau en Peulh.

Dans mon post du 3 octobre ici, je parlais du général Amadou Fall, premier chef d’état-major des armées, nommé le 20 août 1960, immédiatement après la proclamation de l’indépendance du Sénégal et la fin de la Fédération du Mali. Parmi les centaines de réactions publiques ou privées que j’ai reçues, le nom du capitaine Dé Momar Gary est évidemment revenu, puisque tous deux ont vécu les événements de décembre 1962. J’ai même reçu cette photo que je partage avec vous, mes jarbaat, où l’on voit réunis le président du Conseil Mamadou Dia (costume noir), le ministre Alioune Badara Mbengue (grand-père votre couze AI-oriented), le général Amadou Fall (CEMGA) et, entre Dia et Mbengue, le jeune capitaine Dé Momar Gary.
Si le capitaine Faustin Pereira figurait sur cette photo, on pourrait l’intituler : «Les trois militaires qui ont changé le cours de l’histoire du Sénégal en témoignant au procès de Dia», au point que le procureur Ousmane Camara, dans ses réquisitions, a pu affirmer que Mamadou Dia n’avait pas fait un coup d’État.
Pour éclairer mon post du 3 octobre (j’ai parfois une écriture elliptique qui crée des incompréhensions !), je rappelle ce que j’écrivais ici il y a un an : «Alors CEMGA, le général Fall est réputé être l’auteur du message codé ordonnant à la garde présidentielle basée à Thiès de faire mouvement sur Dakar. Ce message a été intercepté, décodé et immédiatement transmis à Senghor par les services secrets français. Celui-ci donna alors l’ordre aux paras du capitaine Faustin Pereira, qui lui était fidèle, de stopper ce mouvement. Et c’est justement ce capitaine Pereira qui maintiendra que Senghor lui avait demandé de faire mouvement sur Dakar avant — et non après — l’ordre donné par Mamadou Dia d’évacuer de force l’Assemblée nationale. Cette évacuation visait à empêcher le vote de la motion de censure portée par Théophile James, destinée à renverser Dia, sans qu’elle ne soit d’abord examinée par le parti, comme Dia l’exigeait. Cette chronologie est cruciale pour comprendre les véritables causes de ces événements.»
Mais le témoignage du capitaine Faustin Pereira s’inscrit aussi dans le sillage d’un serment prêté le 17 décembre 1962, sur le parvis de l’Assemblée nationale, que le capitaine Dé Momar Gary fit prêter à ses camarades officiers : ne pas se mêler de politique et servir exclusivement les institutions républicaines. Cette audace de Dé est sans doute l’application des règles que Fall avait inculquées à l’Armée — règles que Abdou Diouf salue dans ses mémoires. Pourtant Fall sera destitué par Senghor quelques heures plus tard, dans la nuit du 17 au 18 décembre, et remplacé par Jean-Alfred Diallo.
Ababacar Fall-Barros, citant Mamadou Dia, écrivait en 2007 : «Ce témoignage de Pereira était assurément capital. Il en sera de même de celui de Dé Momar Gary, un jeune officier, un de nos meilleurs officiers, mort, par la suite accidentellement, dit-on. Son témoignage, précise le Président Dia, a été d’une objectivité telle qu’il semble que ce soit la raison pour laquelle, malgré sa haute qualification, il a été pratiquement mis à l’écart, jusqu’à sa mort.»
Et voilà la zone d’ombre. Ils ne sont pas rares, ceux et celles qui doutent de la version officielle de la mort du capitaine Dé, le 30 octobre 1966 près de Darou Mousty, alors qu’il venait de Saint-Louis. Rien de plus. Un de ses amis proches — chez qui il devait être à Dakar, si lui-même ne se trouvait pas à la FAO à Rome — se demande, en s’en remettant à Dieu, qui a pu provoquer l’accident qui a tué Dé.
La mémoire de ce capitaine à la carrière brève mais brillante est entretenue : le 22 décembre 1992, son nom est donné au centre d’instruction de Saint-Louis (ancien Dakhar-Bango), Dé Momar Gary ayant été un ancien élève de l’École des Enfants de Troupe de Saint-Louis du Sénégal (E.E.T.S.) en 1946 comme le pere de Emilie Siby dont le fils Aly est né un… 7 octobre !
Si Dé a respecté son engagement d’être un militaire à l’écart de la politique, son épouse Fatimata (et non Fatoumata) Ka mena, elle, une brillante carrière politique jusqu’à devenir présidente du Mouvement national des femmes du Parti socialiste, démontrant l’autonomie de pensée de la femme sénégalaise. «Excellent choix porté sur une femme de grande vertu », écrit encore Abdou Diouf dans ses mémoires. Il est vrai que Fatimata Ka avait commencé la politique très jeune et l’a poursuivie après le décès du Capitaine Deh avec la bénédiction de Serigne Cheikh Mbacké Gainde Fatma et Serigne Abdou Ahad.
Bon, jarbaat, moi je ne suis pas historien : allez vérifier tout ce que je dis ! Mais comme il y a des choses que vous ne pourrez jamais vérifier, je ne vous raconterai pas la rencontre entre Fatimata ka et son futur époux ! 😂

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