ANALYSE. La décision du Vatican d’autoriser la bénédiction des couples de même sexe a provoqué une levée de boucliers sur le continent pour de nombreuses raisons.
Par Bernard Kaboré, à Ouagadougou
Les conférences épiscopales réunies à Accra ont annoncé en bloc leur refus de pratiquer la directive du Vatican (Fiducia supplicans) qui permet de bénir les couples homosexuels. Pour autant, faut-il craindre une scission entre le pape et les Églises d’Afrique ? La question mérite d’être posée, bien que le continent semble ne pas être uni sur cette question puisque dans un communiqué, à l’issue de leur assemblée plénière tenue du 11 au 15 janvier, les évêques d’Afrique du Nord (qui regroupe les évêques de Rabat, de Tripoli ou encore d’Alger) se sont déclarés ouverts à la bénédiction « des couples irréguliers et ceux de même sexe », marquant leur différence avec l’organisation qui réunit les responsables catholiques du continent.
Cette décision est un acharnement : voici en substance la réaction de Me Corinne Dreyfus, avocate de Pascaline Bongo. Le maintien de cette mise en examen dépasse, selon elle, le simple cas de sa cliente : « On a le sentiment qu’il y a un rouleau compresseur et qu’il y a une volonté délibérée de mettre en examen Madame Pascaline Bongo, parce qu’elle représente toute l’histoire de sa famille, et c’est comme si on voulait lui faire payer les agissements qu’aurait commis son père. »
« Bataille d’arrière-garde »
La défense obtient cependant l’annulation des précédentes auditions pendant lesquelles la fille d’Omar Bongo avait été entendue. Aucune importance selon Me William Bourdon, l’avocat de Transparency International, ONG qui se porte partie civile dans l’affaire : « C’est un épiphénomène dans une espèce de course, de bataille d’arrière-garde, que tous ces personnages mènent. C’est l’impuissance à se défendre sur le fond et quand on est impuissant à se défendre sur le fond, qu’est-ce que l’on fait ? On fait de la procédure, des recours dans tous les sens, pour éviter un procès qui, inéluctablement, aura lieu un jour ou un autre. »
À ce jour, impossible d’annoncer la date d’un éventuel procès, dans cette affaire dont les premières procédures judiciaires datent d’il y a 17 ans.
