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Montée de l’insécurité : La Petite-Côte sort la grosse artillerie

https://lequotidien.sn L’insécurité grandit et inquiète la population, qui ne dort plus à poings fermés.  Après le meurtre commis jeudi dernier sur une Franco-Sénégalaise, dénommée Anne-Marie Rosalie Ngom dite Béa, dans son domicile sis au quartier «Les Aigrettes» dans la commune de Somone, ainsi que les multiples agressions à l’arme blanche et les vols à l’arrachée dans les villes touristiques de Mbour, Saly, Ngaparou et Somone, la gestion de la sécurité est devenue une urgence dans cette zone . Sur la Petite-Côte, la tristesse est sur les visages alors que la machine économique a redémarré avec force. Après deux ans de pandémie, ce qui a plombé le secteur du tourisme, la station balnéaire et ses environs renouent avec la reprise des activités touristiques. Aujourd’hui, les touristes sont revenus en masse dans ces sites qui sonnaient creux. Cette situation rallume les cœurs de millions de personnes dont la plupart d’entre elles avaient sombré dans la précarité. Mais, ce secteur pourvoyeur de devises risque de replonger dans ses travers. Malgré la présence des Forces de défense et de sécurité, les populations veulent jouer leur partition aux côtés de celles-ci pour vaincre ce mal qui risque de chahuter la reprise des activités de ce secteur. Après l’événement tragique, qui s’est produit à Somone, les Mbourois, aux côtés de leur maire, ont sonné l’alerte. Pour faire face à la flambée d’insécurité qui secoue leur ville, les populations ont initié une réunion pour échanger sur les solutions urgentes afin de faire face à cette insécurité galopante. Selon Saliou Diouf, maire de Somone, la démographie galopante de la ville ainsi que son développement doivent inciter les populations à la réflexion, surtout dans le domaine de la sécurité. «Somone n’est plus ce qu’elle était auparavant, nous sommes passés de 500 habitants à 15 000 habitants, la commune s’est développée. Beaucoup de gens viennent habiter ici. Comme c’est une zone touristique, les malfaiteurs pensent qu’ils peuvent venir ici pour solutionner leurs problèmes en volant. Et cette fois-ci, c’est allé plus loin que le vol. Je suis très choqué et très affecté par ce qui s’est passé à Somone. Nous sommes très peinés. Il y a moins d’une semaine, nous étions en train de parler de l’insécurité et nous nous organisions en collaboration avec la gendarmerie pour voir les voies et moyens en vue d’endiguer ce phénomène», déclare le maire Saliou Diouf. Il a fait allusion à la mort de Béatrice Ngom, froidement assassinée chez elle par deux jeunes. C’était le 5 janvier dernier. Ils ont été placés sous mandat de dépôt ce mardi par un juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Mbour. Face à cette situation, il a promis que des équipes et des caméras de surveillance seront installées à Somone. Il déplore que beaucoup d’infractions qui y sont perpétrées soient le fait des Jakartamen. Conscientes qu’elles sont les plus exposées à cette insécurité, les populations, menées par Raïssa Béatrice Fall Diop, habitante du quartier Séane, demandent l’érection de la sécurité en urgence absolue. Elle dit : «La population, les associations somonoises sont aux côtés de la municipalité afin que plus jamais ce type de crime ne puisse avoir lieu à Somone. Les agressions se font en plein jour. Ce que nous notons, c’est que Somone, qui était un village, est devenu une commune, une grande ville. La transition de la sécurité s’impose à une ville comme Somone. Nous voulons une ville qui donne envie de vivre tranquillement avec des populations riveraines qui y vivent en pleine communion. Il urge de renforcer les liens avec la gendarmerie afin que cette question d’insécurité soit prise à bras-le-corps par la population pour que nous puissions vivre en sécurité.» Ainsi, pour atteindre cet objectif, elle invite les populations à mieux s’impliquer, mais également à avoir une culture de la dénonciation. «Nous devons collaborer avec la gendarmerie. Somone est un havre de paix, nous y vivons en toute tranquillité. Nous ne souhaitons pas que Somone devienne la cible de malfrats. A la gendarmerie que nous respectons beaucoup, nous souhaitons plus d’engagement à nos côtés afin que plus jamais cela ne se reproduise», enchaîne Raïssa Béatrice Fall Diop.

Le garage clandestin à l’entrée de Saly, source d’insécurité

A Saly, l’activité touristique a repris ses droits. Malgré la présence d’un poste de police, de la police touristique et de la Section de recherches, la station est défigurée par la présence d’un garage clandestin installé juste à l’entrée de Saly. Ce cadre fangeux est devenu un nid de malfrats. Les acteurs touristiques demandent de l’aide pour que cette emprise soit libérée. Pour rappel, le Président Macky Sall avait dégagé un budget d’1 milliard, en 2013, pour la rénovation de l’entrée de Saly. Mais à la fin des travaux, le garage clandestin a accaparé les lieux. Vrai paradoxe ! «On préfère ce qu’il y avait avant, que ce qui s’y trouve aujourd’hui. Toute l’insécurité de Saly vient de ce garage clandestin. On pose ce problème depuis 7 ans, mais aucune solution n’est apportée», dénonce un acteur touristique. Pour lutter contre l’insécurité, la mairie a dégagé un budget de 50 millions pour la construction d’une police. C’est pourquoi les autorités administratives sont invitées à agir rapidement pour dégager ces occupants clandestins. «Nous n’allons pas accepter qu’une minorité sacrifie tout un investissement. Si la mairie a demandé qu’on libère cet espace, il faut le faire», ajoute-t-il. Par contre, le maire et le directeur de la Sapco doivent entamer rapidement les travaux paysagers afin de protéger cet espace des occupations anarchiques.